AME : le parachutage du mari d'Agnès Buzyn, fustigé par l'extrême droite à l'Assemblée

09/11/2018 Par Catherine le Borgne

La hausse en 2019 du budget de l'Aide médicale d'État (AME) a une nouvelle fois échauffé les esprits jeudi à l'Assemblée, à l'occasion des questions au gouvernement sur le projet de loi de Finances, où le gouvernement a défendu avec le soutien de la gauche un dispositif décrié par l'opposition de droite et extrême droite. Agnès Buzyn a été personnellement prise à parti au sujet du nouveau statut de son mari, ancien directeur de l'Inserm.

  Le budget de l'AME, qui permet aux étrangers en situation irrégulière résidant en France depuis plus de 3 mois de bénéficier d'un accès aux soins, augmentera de 53 millions d'euros en 2019 pour atteindre près de 943 millions d'euros. Le Rassemblement national, pour lequel l'AME a toujours été un cheval de bataille, a défendu trois amendements réclamant "la suppression de 95% de sa ligne budgétaire" pour ne conserver que "les 5% dédiés aux soins urgents". "L'AME fait partie des pompes aspirantes de l'immigration. Son budget augmente d'année en année. On voit bien qu'il y a une volonté de laisser les robinets totalement ouverts", a accusé Marine Le Pen, établissant un parallèle avec les nombreux Français qui renoncent à des soins faute de moyens. La présidente du RN a été rejointe dans sa critique par Les Républicains. "Je partage l'idée qu'il existe un lien entre l'AME et la politique d'immigration. Ce qu'il faut, c'est avoir une politique d'immigration maîtrisée", a répondu la rapporteure Véronique Louwagie (LR), son collègue Fabien di Filippo évoquant un système "qui participe à l'appel d'air qui pousse les migrants à venir en France". "Votre amendement est extrêmement dangereux (...) et coûterait au final plus cher à la société : Je ne connais pas une seule maladie où la traiter tard (...) coûterait moins cher que de la traiter tôt et, pour les pathologies infectieuses, cela voudrait dire que l'on laisserait des gens (...) contaminer les autres dans l'espace public", a répondu la ministre de la Santé Agnès Buzyn, reprochant à Marine Le Pen son absence aux débats sur le budget de la Sécu, où ont été votées "des aides à l'accès aux soins des Français". "Lorsqu'on fait des pieds et des mains pour faire nommer son propre époux au Conseil d'État, on s'abstient de donner des leçons aux parlementaires", a lancé Sébastien Chenu (RN), provoquant des protestations dans l'hémicycle. "J'invite nos collègues à éviter de colporter des propos diffamatoires vis-à-vis de la ministre", a répliqué Perrine Goulet (LREM) dans un rappel au règlement. Avec la remise en cause de l'AME, "on retrouve ici le fonds de commerce du Front national", devenu RN, a dénoncé le socialiste Joël Aviragnet. "On a dans ce débat l'illustration de tout ce qui nous sépare de Mme Le Pen. Vous opposez les pauvres entre eux, tournez des Français qui se sentiraient délaissés contre des étrangers qui sont en situation encore plus misérable qu'eux", a lancé François Ruffin (LFI). [Avec l'AFP]

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