L'édito de la semaine : "Prévision"

08/10/2020 Par K.R.

L'actualité socioprofessionnelle vue par Karen Ramsay, rédactrice en chef du pôle magazines ("Egora-Le Panorama du médecin" et "Le Concours médical") à Global média santé.

 

 

 

 

 

Prévision

  L’exercice a beau être rodé, la tâche n’en demeure pas moins complexe. Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 a été présenté le 29 septembre, avec un déficit record en raison notamment des dépenses engendrées par la crise sanitaire et une timide rentrée économique : 44,4 milliards d’euros en 2020 contre 5,4 milliards en 2019. Un projet de loi abyssal « de réponse à la crise, mais résolument tourné vers l’avenir », selon Olivier Véran, dont certaines mesures donnent vie aux accords du Ségur de la santé. Du côté des urgences, le PLFSS prévoit, en complément du forfait de réorientation vers la ville, la création d’un forfait patient urgences – une vingtaine d’euros – pour « chaque passage aux urgences dès lors [qu’il n’est] pas suivi d’une hospitalisation ». Si l’objectif est de désengorger les urgences, il y a fort à parier que sa mise en place risque, en revanche, d’augmenter le taux de non-recours aux soins et de retards de prise en charge. Plus de 4 Français sur 10 auraient renoncé ou reporté des soins en raison d’un reste à charge trop important [France Assos Santé, 2019, NDLR]… La mauvaise réponse à un vrai problème ? Certes, 43 % des passages aux urgences relèveraient d’une prise en charge en ville… Mais au-delà des chiffres, il faut aussi s’interroger sur la capacité des professionnels libéraux à absorber ces demandes. Car il ne s’agit pas de déplacer simplement le problème : les cabinets sont déjà bondés, les journées intenses et les missions nombreuses. Le futur service d’accès aux soins permettra-t-il de mieux orienter les patients ? Quelle articulation avec la PDSA ? Tout l’enjeu des négociations conventionnelles en cours sera d’apporter une réponse à l’épineuse question des soins non programmés. Mais qu’on se rassure : 8 médecins sur 10 s’organisent déjà pour les prendre en charge au quotidien*. Ce qui compte surtout aujourd’hui, c’est de valoriser cette prise en charge.   * Panel d’observation des pratiques et conditions d’exercice en médecine générale, Drees, janvier 2020.

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