Débordés, des soignants d'un hôpital parisien manifestent devant le ministère pour réclamer des embauches

25/10/2023 Par Mathilde Gendron
Après la fermeture de deux hôpitaux parisiens en 2019 et 2022, des soignants de l’hôpital Broca (AP-HP) dénoncent des conditions de travail encore plus difficiles, et notamment un manque de personnel. Ils ont manifesté devant le ministère de la Santé ce mardi 24 octobre.

 

Ce mardi après-midi, une quarantaine de soignants de l’hôpital Broca (AP-HP) de Paris se sont donné rendez-vous devant le ministère de la Santé pour se mobiliser contre leurs conditions de travail de plus en plus difficiles. L’établissement comprend l’un des plus gros services de gériatrie de la capitale, depuis les fermetures des hôpitaux de la Rochefoucauld en 2019 et de la Collégiale en 2022. 

Les manifestants alertent notamment sur le manque de personnel, qui a provoqué la fermeture de 35 lits en avril dernier. "Ils n’ont toujours pas rouvert. Au contraire, depuis, 10 nouveaux lits ont été fermés et on nous parle d’une nouvelle fermeture temporaire pendant les vacances de Noël", assure Sébastien Frisson, secrétaire général Force ouvrière de l’hôpital Broca à nos confrères du Parisien. "Officiellement l’AP-HP fait tout pour recruter [des infirmières]. Mais cette année, quatre ont été embauchées, cela correspond seulement au nombre de départs de l’année", précise-t-il.  

"L’an dernier on nous disait qu’on attendait la fin de l’année scolaire pour embaucher des nouveaux diplômés, mais nous n’avons vu aucun d’entre eux arriver", ajoute une aide-soignante, qui a été transférée de l’hôpital La Collégiale à l’hôpital de Broca. "Quand la Collégiale a fermé, on nous a dit que c’était temporaire. Aujourd’hui, il n’est plus question de rouvrir l’hôpital. Fin mai 2022, les 80 lits de la Collégiale ont fermé temporairement et 70 ont été transférés à Broca", précise le syndicaliste. 

Si le personnel manque, les conditions de travail en pâtissent. "Le service de long séjour ne fonctionne qu’avec des intérimaires ou des heures supplémentaires. Il n’y a pas de suivi des patients. Ce ne sont pas de bonnes conditions, ni pour eux, ni pour nous", reconnaît une infirmière, qui confie être "parfois obligée de laisser les patients au lit toute la journée parce qu’il n’y a pas de personnel pour s’en occuper. J’aimerais savoir ce que la direction a prévu. Que comptent-ils faire de nous et des patients ?"

Contactée par nos confrères, l’AP-HP rappelle que "4 millions d’euros ont été investis dans l’établissement" et que "des mesures ont été mises en place pour proposer des contrats d’allocation d’étude, des schémas horaires plus attractifs et faciliter l’accès au logement de jeunes professionnels”. 

Une nouvelle assemblée générale doit avoir lieu le 7 novembre prochain à l’hôpital de Broca.  

[Avec Le Parisien

13 débatteurs en ligne13 en ligne
Photo de profil de Henri Baspeyre
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Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 2 ans
on imagine ce qui va se passer lors des JO de 2024!
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Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 2 ans
j'ai 1 idée: engager des gratte-papiers en+ sûr que çà va aider!
 
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