Retraités, cinq toubibs reprennent du service pour secourir leur commune en détresse

Confrontée au départ précipité d'un médecin, Malestroit, petite ville bretonne, a dû rappeler cinq de ses anciens généralistes partis à la retraite. En attendant l'ouverture au printemps de la maison de santé pluridisciplinaire, les ex-futurs retraités exercent dans un cabinet médical provisoire, en tant que collaborateurs salariés d'un confrère en exercice. Un système qui pourrait faire des émules.
Le maire se souvient du temps béni où sa commune de 2500 habitants ne comptait pas moins de cinq médecins généralistes. Ces dernières années, deux d'entre eux ont pris leur retraite et les trois généralistes restant à Malestroit (Morbihan) ont pris en charge, tant bien que mal, les quelques 15.000 personnes situées dans leur bassin de vie. Mais fin septembre, la petite ville bretonne a perdu l'un de ses praticiens, parti précipitamment "pour des raisons personnelles". "J'ai appris par des habitants qu'il allait partir. Il a quitté Malestroit très rapidement, laissant une patientèle de 1500 personnes", expose l'édile, Bruno Gicquello.
Appel au secours
Dans la cité médiévale, c'est le branle-bas de combat. Le maire et son 1er adjoint, médecin à la clinique voisine, réunissent les deux médecins restant et les pharmaciens pour un conseil de guerre. Trouver un généraliste prêt à s'installer est déjà difficile en soi, en dénicher un "du jour au lendemain" relève de l'impossible. Une idée a germé : pourquoi ne pas faire appel, temporairement, aux cinq médecins retraités de la ville ? "Chacun a pris un nom et l'a contacté", raconte le maire. Un appel au secours auquel les jeunes retraités, âgés de 70 ans en moyenne, ont tous répondu. Parmi eux, le Docteur Jean-Luc Demange, 71 ans. A la retraite depuis plus de trois ans, il a été touché par la "détresse" des patients de la commune dans laquelle il avait longtemps exercé. "Les malades pouvaient passer la journée entière dans la salle d'attente et attendaient plusieurs jours pour obtenir un rendez-vous, ça devenait intolérable", se désole le sexagénaire, qui avait gardé "un pied à l'étrier" à travers sa participation à la commission des retraits du permis de conduire de la préfecture.
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