Il aura mis ses menaces à exécution… Après seize années passées à l'Ehpad Les Oyats à Notre-Dame-de-Monts en Vendée, le Dr Marcellin Meunier a adressé officiellement sa lettre de démission au président du Centre communal d'action sociale (CCAS) le mercredi 19 juin, faute d'effectifs et de moyens supplémentaires. "Je remettrai, aujourd'hui, symboliquement ma démission parce que rien n'a bougé, malgré l'alerte auprès de l'Agence régionale de santé, du Conseil départemental de Vendée et auprès du directeur de cabinet d'Emmanuel Macron", explique-t-il à France Bleu. Depuis début mai, ce médecin-coordonnateur dénonçait publiquement, la "maltraitance institutionnelle", le manque de moyens et la grande souffrance physique et psychologique du personnel dans cet établissement qui accueille 80 résidents.
"La gravité de la situation actuelle, par manque chronique d'effectifs et de moyens matériels, le harcèlement d'un personnel exploité en grande difficulté physique et mentale (qui se poursuit actuellement avec la nouvelle direction temporaire), mettent directement en jeu la sécurité des résidents, et ne permettent plus une prise en charge digne et humaine. La tenue de mes fonctions de médecin coordonnateur (…) n'est plus possible", justifie-t-il dans sa lettre de démission. Toutefois, son appel sur Facebook puis dans les médias n'aura pas été totalement vain. Fin mai, une nouvelle directrice a été nommée dans l'Ehpad et le Conseil départemental de Vendée a décidé de proposer au vote le 21 juin une dotation exceptionnelle de 1,6 million d'euros pour l'ensemble des Ehpad du département. Insuffisant pour Marcellin Meunier : "ça représente quelques milliers d'euros par Ehpad, ce qui est tout à fait négligeable, en tout cas dans mon établissement où il faudrait 10 à 15 personnes de plus", dénonce-t-il. Cependant, il n'arrêtera pas du jour au lendemain d'encadrer le personnel soignant. En raison de son préavis, le médecin reste à son poste jusqu'au 19 septembre. "J’ai un préavis de trois mois. Je vais donc poursuivre mon travail durant cette période, mais j’émettrais systématiquement un avis défavorable en cas d’accueil envisagé d’un nouveau résident", précise ce gériatre. Le Dr Meunier pourrait revenir sur sa décision à quelques conditions : le remplacement immédiat des personnes actuellement en arrêt maladie et l'embauche de 15 à 20 personnes supplémentaires afin de retrouver un bon fonctionnement au sein de l'établissement. "Ma décision est révocable, dans le cas où davantage de moyens soient alloués pour les résidents et le personnel", précise le médecin, qui indique avoir pris contact avec d'autres Ehpad en France afin de se constituer en collectif. [Avec France Bleu Vendée et France TV Info]
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