Un peu d’alcool contre la polyarthrite rhumatoïde

12/07/2012

Contrairement au tabac dont toute consommation est à prohiber tant elle est dangereuse pour la santé de ses usagers, l’alcool est davantage dans les nuances, une consommation modérée étant même « politiquement » tout à fait acceptable sinon recommandable. Les effets bénéfiques au plan cardiovasculaire d’une consommation modérée d’alcool, en particulier de vin rouge, ne sont plus à démontrer ; mais peut être peut-on y ajouter un effet bénéfique sur le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde, c’est du moins ce que suggèrent les travaux de 4 chercheurs du Karolinska Institute (Stockholm, Suède) publiés dans le British Medical Journal. Le travail est une étude prospective portant sur une cohorte de 34 141 femmes suédoises, nées entre 1914 et 1948, suivies dans le cadre d’un programme de dépistage organisé du cancer du sein par mammographies répétées tous les deux ans. Durant la période de suivi de 7 ans, du 1er janvier 2003 au 31 décembre 2009, soit un total de 226 032 personnes – années, 197 nouveaux cas de polyarthrite rhumatoïde (PR) ont été diagnostiqués. Les habitudes de consommation d’alcool et de tabac ont été relevées pour toutes les femmes de cette cohorte, en 1987 et en 1997. L’analyse des données a permis de constater que les femmes consommant plus de 4 verres (un verre = 15 grammes d’alcool) par semaine  d’une boisson alcoolisée avaient une réduction de 37% du risque de développer une PR en comparaison des femmes consommant moins d’un verre d’alcool par semaine ou strictement abstinente (risque relatif RR = 0.63 ; IC 95% : 0.42 à 0.96, p = 0.04). La nature de la boisson alcoolisée (bière, vin ou spiritueux) n’avait pas d’influence sur ce risque. Mieux encore pour les amateurs de consommation modérée d’alcool, c’est une consommation modérée au long cours qui a l’effet le plus bénéfique, permettant de réduire le plus le risque de survenue d’une PR. Ainsi, les femmes qui ont déclaré une consommation d’au moins 3 verres d’alcool par semaine tant en 1987 qu’en 1997 avaient un risque réduit de 52% par rapport à celui des femmes strictement abstinentes (RR : 0.48 ; IC 95% : 0.24 à 0.98) !

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