Nutri-score, un label utile pour évaluer le risque de mortalité toutes causes

30/09/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme

Aider les consommateurs à choisir des aliments meilleurs pour la sante est un défi majeur pour la prévention des maladies non transmissibles et des décès qui leurs sont liés. Le système de classification de l’Agence des Standards Nutritionnels qui classe la qualité nutritionnelle des produits alimentaires en fonction de l’énergie, des sucres, des acides gras saturés, du sodium, des fibres et des protéines des fruits, des légumes, des noix et noisettes, représente la base du Nutri-Score. Le Nutri-Score est un label simple, choisi par plusieurs pays en Europe et considéré au niveau de l’Union Européenne comme un bon candidat de marquage uniforme des aliments dans les différents pays européens. Si le Nutri-Score a fait ses preuves pour définir la qualité nutritionnelle des aliments en fonction de la santé, l’association entre le Nutri-Score et la mortalité n’a jamais été étudiée. Dans le cadre de l’étude EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), les cohortes de 23 centres dans 10 pays européens ont permis d’analyser la relation entre le Nutri-Score et la mortalité auprès de 521 324 adultes. Après exclusions, l’étude s’est basée sur 501 594 adultes pour lesquels on disposait d’un suivi médian de 17.2 années permettant de totaliser 8 162 730 personnes/année. Ceux qui avaient le Nutri-Score le plus élevé (score dans le quintile le plus élevé)) avaient une augmentation du risque de mortalité globale en comparaison du quintile le moins élevé (hazard ratio = 1.07 ; IC 95 % = 1.03 à 1.10, p < 0.001 pour la tendance), et une augmentation du risque de mortalité par cancer (1.08 ; 1.03 à 1.13, p < 0.001) et de la mortalité par pathologie circulatoire (1.04 ; 0.98 à 1.11, p = 0.06), ainsi que de la mortalité d’origine respiratoire (1.39 ; 1.22 à 1.59, p < 0.001) et digestive 1.22 (1.02 à 1.45, p = 0.03). Les taux absolus rapportés à l’âge pour la mortalité globale pour 10 000 personnes/année sur 10 ans étaient de 760 (1 237 pour les hommes et 563 pour les femmes) pour les sujets dans le quintile supérieur du Nutri-Score et de 661 (1 008 pour les hommes et 518 pour les femmes) pour ceux ayant le Nutri-Score dans le quintile inférieur. Cette vaste étude de cohorte européenne internationale montre que les sujets qui consomment des aliments ayant le Nutri-Score le plus élevé (qualité nutritionnelle la moins bonne) ont une mortalité supérieure quelle qu’en soit la cause, mais aussi par cancer, maladies circulatoires, respiratoires et digestives. Tous ces éléments apportent des arguments complémentaires en faveur de l’intérêt du Nutri-Score pour caractériser les choix nutritionnels les meilleurs pour la santé dans un contexte de politique de santé publique dans les pays européens. Ceci est important au moment des discussions sur l’implantation potentielle d’un système de marquage nutritionnel unique au niveau de l’Union Européenne.

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