Le traitement de l’HTA de grade 1 s’accompagne d’une réduction significative des accidents vasculaires cérébraux et des décès

25/02/2015 Par Pr Philippe Chanson

L’HTA est le facteur de risque le plus important de mortalité prématurée. La plupart des hypertendus ont une HTA de grade 1 (PA systolique entre 140 et 159 mmHg et/ou PA diastolique entre 90 et 99 mmHg). La prise en charge de ce groupe très important au sein de la population générale est controversée car aucun essai de réduction de la PA dans des hypertensions de grade 1 non compliquées (sans pathologie cardiovasculaire patente) n’a montré de bénéfice clair. La plupart des essais cliniques portant sur les médicaments antihypertenseurs ont enrôlé des patients ayant une hypertension de grade 2 ou 3 ou se sont focalisés sur des sujets à haut risque ayant des maladies cardiovasculaires établies. Qu’en est-il réellement chez les sujets ayant une HTA de grade 1 ? Pour répondre à cette question, le groupe d’épidémiologistes « Blood Pressure Lowering Treatment Trialists’ Collaboration – BPLTTC - » a réalisé une méta-analyse après une revue systématique de la littérature. L’analyse a porté sur les patients n’ayant pas de maladie cardiovasculaire, dont l’HTA était de grade 1 et qui avaient été randomisés pour recevoir soit un traitement « actif » (qu’il s’agisse d’un antihypertenseur ou d’un régime plus intensif), soit une prise en charge « témoin » (placebo ou régime moins intensif). Les chercheurs ont travaillé soit sur des données individuelles quand l’analyse portait sur les études pour lesquelles les investigateurs travaillaient en collaboration dans le cadre de la BPLTTC, soit sur des données agrégées provenant des autres études. La plupart des patients pour lesquels on disposait de données individuelles avaient un diabète et dans les autres études il s’agissait généralement de patients non diabétiques. La réduction de la PA moyenne a été d’environ 3.6/2.4 mm Hg. Sur 5 ans, le traitement de cette hypertension artérielle de stade 1 s’est accompagné d’une réduction des événements cardiovasculaires totaux (odds ratio = 0.86 ; IC 95 % : 0.74-1.01), d’une réduction des accidents vasculaires cérébraux (OR = 0.72 ; 0.55-0.94), d’une réduction des événements coronariens (OR = 0.91 ; 0.74-1.12), d’une réduction des insuffisances cardiaques (OR = 0.8 ; 0.57-1.12), d’une réduction des décès cardiovasculaires (OR = 0.75 ; 0.57-0.98) et d’une réduction de la mortalité totale (OR = 0.78 ; 0.67-0.92). Bien évidemment, les sorties d’essai, pour des effets secondaires, étaient plus fréquentes dans le groupe traitement actif que dans le groupe contrôle ou placebo. Il faut néanmoins noter que les réductions de PA obtenues et le nombre d’événements étaient faibles, ce qui, bien sûr, limite la portée de ces résultats. Quoi qu’il en soit, le traitement de l’HTA, même de grade 1, s’accompagne d’une réduction significative des accidents vasculaires cérébraux et des décès.

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