Les asthmatiques ont un risque accru d’embolie pulmonaire
Selon une étude publiée sur le site du European Respiratory Journal, les asthmatiques ont un risque accru d’embolie pulmonaire, notamment en cas d’asthme sévère. CJ Majoor et coll., des auteurs hollandais, ont étudié une population de 648 patients asthmatiques âgés de 18 à 88 ans, 283 parmi ces sujets souffrant d’un asthme sévère, les 365 autres ayant un asthme qualifié de modéré. En menant un interrogatoire sur leur passé médical, les auteurs identifient un total de 35 événements veineux thromboemboliques, survenus à un âge moyen de 39 ans (extrêmes : 20 et 63 ans). L’incidence de l’embolie pulmonaire chez les asthmatiques sévères est de 0.93 (IC 95% : 0.42-1.44) pour 1000 personne x années versus 0.33 (IC 95% : 0.07-0.60) en cas d’asthme modéré et 0.18 (0.03-0.33) en population générale. L’asthme sévère et l’usage de corticostéroïdes par voie inhalée sont des facteurs indépendants d’embolie pulmonaire avec un hazard ratio (HR) de 3.33 (1.16-9.93) et 2.82 (1.07-7.30) respectivement. Selon les auteurs, il s’agit de la première étude à établir un lien entre asthme et embolie pulmonaire, le risque thromboembolique au cours des maladies pulmonaires chroniques étant toutefois déjà bien établi. Le risque d’embolie pulmonaire est maximal chez les asthmatiques sévères sous corticostéroïdes par voie inhalée ; chez ces patients, on estime que le risque est multiplié par 9.