VIH : une bithérapie efficace et peu coûteuse pour les pays à faibles revenus

01/06/2017 Par Marielle Ammouche
Infectiologie

Une bithérapie associant inhibiteur de protéase boosté (IPB) et lamivudine pourrait permettre d’alléger le traitement dans les pays aux ressources limitées.

Les stratégies thérapeutiques de deuxième ligne de traitements dans l’infection par le VIH montrent généralement une bonne efficacité. Cependant, ces trithérapies présentent des effets secondaires non négligeables, sont assez couteuses et nécessitent un suivi rapproché. Et le défi est encore plus important pour les pays à faibles niveaux de ressources. Des chercheurs de Montpellier (Inserm-IRD-Université de Montpellier), en collaboration avec des équipes de l’Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS) du Cameroun, du Burkina Faso et du Sénégal, se sont donc penchés sur les possibilités d’allègement du traitement de seconde ligne chez des patients porteurs de multiples mutations du virus. Deux stratégies ont été comparées : une monothérapie à base d’inhibiteur de la protéase boosté (IPB), qui a déjà montré des résultats encourageants, mais qui entraine un risque accru de remontée de la charge virale "ce qui présente des risques dans les pays à ressources limitées", précise l’Anrs et nécessite un accès à un suivi virologique régulier pour détecter une éventuelle remontrée de la charge virale ; et une bithérapie associant la lamivudine à l’IPB, une association peu chère. L’essai mis en place, intitulé Mobidip, a inclus entre 2014 et 2016, 265 patients provenant du Cameroun, du Burkina Faso et du Sénégal. Il ont été suivis pendant 96 semaines et présentaient, au début de l’étude, une charge virale inférieure à 200 copies/ml. L’objectif principal de l’étude était de comparer les taux d’échec des deux stratégies thérapeutiques, définis par une remontée de la charge virale au-dessus de 500 copies/ml. Les résultats ont montré que la bithérapie a entrainé seulement 3 % d’échec (4 échecs /132 patients), contre 24,8 % pour la monothérapie (33/133 patients). Les chercheurs ont également constaté une plus forte augmentation des lymphocytes CD4 chez les patients suivant la bithérapie (65 contre 12 cellules/mm3). Globalement les deux traitements étudiés ont été bien tolérés par les patients. "Cette bithérapie associant l’IPB à la lamivudine pourrait ainsi être un traitement répondant aux contraintes économiques et de suivi virologique qui pèsent sur les pays aux ressources limitées, conclut l’ANRS dans un communiqué. De plus, l’utilisation de la lamivudine, déjà connue des patients en première ligne de traitement, permet d’épargner le passage à une nouvelle classe de molécules qui pourra, si besoin, leur être prescrite plus tard."

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