La relation entre l’indice de masse corporelle et la mortalité est controversée. Dans une méta-analyse de 97 études sur l’association entre l’IMC et la mortalité, une association inverse a été trouvée chez les sujets en surpoids (IMC de 25 à 29.9 kg/m2) et une association nulle chez ceux qui avaient une obésité de grade 1 (IMC de 30 à 34.9 kg/m2) en comparaison des sujets de poids normal (IMC de 18.5 à 24.9 kg/m2).
Une des explications était que les personnes perdent souvent du poids du fait d’une maladie avant le décès, ce qui conduit à inverser le biais causal et à sous-estimer le risque associé à un surpoids et une obésité minime. Des facteurs confondants comme le statut tabagique pourraient aussi atténuer ce risque car les tabagiques tendent à être plus minces. Afin de faire de point sur ce sujet et éviter les biais liés à la potentielle perte de poids précédant le décès, des épidémiologistes américains ont analysé la relation entre l’IMC maximal sur 16 années et la mortalité ultérieure à partir de 3 études prospectives de cohorte bien connues, la Nurses’ Health Study I et II et la Health Professionnals Follow-Up Study. L’étude a porté sur plus de 225 000 hommes et femmes pour lesquels 32 571 décès ont été enregistrés durant une moyenne de 12.3 années de suivi. L’IMC maximal au cours de 16 années d’histoire du poids a été la mesure choisie pour analyser l’association avec la mortalité. L’IMC maximal, lorsqu’il correspondait à la définition du surpoids (25 à 29.9 kg/m2), était associé à une surmortalité (HR = 1.06 ; IC 95 % = 1.03-1.08) de même que l’obésité (30 à 34.9 kg/m2), avec un HR à 1.24 (1.20-1.29), et que l’obésité de stade 2 (≥ 35 kg/m2 ; HR = 1.73 ; 1.66-1.80). L’excès de risque de mortalité avec un IMC au-dessus du poids normal était maintenu à travers les différents sous-groupes définis en fonction du statut tabagique, du sexe et de l’âge mais l’excès de risque le plus important était observé chez les sujets de moins de 70 ans et chez ceux qui n’avaient jamais fumé. Au contraire, une association inverse significative entre le surpoids et la mortalité (HR = 0.96 ; 0.94-0.99) était observée lorsque l’IMC était défini par une seule mesure basale. Le surpoids maximum est aussi associé à une augmentation de la mortalité en fonction de la cause, en particulier de la mortalité cardiovasculaire et coronarienne. En conclusion, l’association négative « paradoxale » entre le surpoids et la mortalité disparaît lorsque les analyses incorporent l’histoire du poids. Ainsi, l’IMC maximum peut être un moyen utile pour minimiser les biais qui sont observés lorsqu’un seul IMC est utilisé.
La sélection de la rédaction
Faut-il prévoir deux stages en libéral pour tous les internes de spécialité ?
Michel Pailleux
Oui
Ma collègue qui vient d'obtenir sa spécialité de MPR , et qui a pratiqué pendant plusieurs années la M.G. à la campagne, a suivi ... Lire plus