Contraception et cancer du sein : un risque augmenté avec toutes les méthodes hormonales
Ils ont donc mis en place une étude cas-témoins à partir des données de la Clinical Practice Research Datalink (CPRD, une base de données de soins primaires), qui a inclus près de 10 000 femmes de moins de 50 ans atteintes d'un cancer du sein diagnostiqué entre 1996 et 2017, afin d'évaluer la relation entre l'utilisation récente de contraceptifs hormonaux et le risque ultérieur de cancer du sein. Les patientes ont été comparées à plus de 18 000 cas contrôles.
Il en ressort que 44% des femmes atteintes d'un cancer du sein et 39% des témoins avaient une prescription de contraceptif hormonal, prescrit, en moyenne, 3,1 et 3,7 ans (respectivement) avant le diagnostic du cancer du sein (ou la date équivalente pour les témoins). Et dans environ la moitié des cas, il s’agissait de contraceptifs progestatifs.
Les chercheurs ont alors montré qu’il existe une association entre le risque de survenue d’un cancer du sein et l'utilisation actuelle ou récente de contraceptifs hormonaux dans des proportions similaires qu’il s’agisse d’un contraceptif oral combiné, d’un progestatif oral seul, d’un progestatif injectable, d’un implant progestatif ou un dispositif intra-utérin progestatif. Ainsi les risques relatifs (par rapport aux femmes ne prenant pas de contraceptifs) s’échelonnaient tous entre 1,18 et 1,29, soit une augmentation du risque globalement entre 20 et 30%.
En outre, en combinant ces résultats avec d’autres publiés précédemment (qui incluaient des femmes d'une tranche d'âge plus large), le risque absolu est apparu plus élevé chez les femmes de 35 à 39 ans (excès de risque sur 15 ans de 265 pour 100 000 femmes, pour une durée d’utilisation du contraceptif de 5 ans), par rapport à celles de 16 à 20 ans (8 pour 100 000).
"Ces risques doivent être mis en balance avec les avantages de l'utilisation de contraceptifs pendant les années de procréation", concluent les auteurs.
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