Des disparités sont constatées en faveur des personnes ayant des revenus élevés, concernant l’incidence, mais aussi la prise en charge, les séquelles et la mortalité. 

Malgré l’urgence de la prise en charge, on observe encore de fortes inégalités face au risque de survenue et au parcours de soins concernant la prise en charge d’un accident vasculaire cérébral (AVC) en France selon le niveau de vie des personnes, avec une perte de chance importante pour les personnes ayant de faibles revenus. C’est ce qui ressort d’une récente publication de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) du 9 février 2022.  

Les AVC sont une pathologie fréquente (123.000 hospitalisations en France), et représentent une cause majeure de handicap, et de mortalité. Pour mieux appréhender les aspects sociaux de cette maladie, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a mené une nouvelle étude analysant la fréquence des AVC, leur prise en charge et les séquelles qui leur sont liées, selon le niveau de vie des patients. Les auteurs se sont basés sur les données EDPSanté, qui croisent l’échantillon démographique permanent (EDP) de l’Insee aux données de consommation de soins et d’hospitalisation issues du Système national des données de santé (SNDS), un échantillon qui couvre environ 4,4% de la population française. L’étude a été effectuée sur la période 2014-2017. 

Les résultats montrent que les personnes les plus modestes (les 25% ayant les revenus les plus bas) ont un risque de faire un AVC supérieur de 40% par rapport aux personnes ayant les revenus les plus élevés. L’écart se creusent surtout chez les 45-64 ans, où le taux de survenue est presque deux fois supérieur chez les plus modestes. 

Les disparités sont aussi présentes au moment de la prise en charge. Ainsi, les personnes les plus modestes ont 10% de chance en moins d’être accueillies en unités neuro-vasculaires (UNV), les plus adaptées à une bonne prise en charge. Les chances diminuent avec l’âge, probablement du fait d’une offre de lits limitée. Les auteurs de l’étude notent, en outre, qu’entre 2014 et 2017, pour l’ensemble des patients, seulement 52% ayant eu un AVC ischémique ont été pris en charge dans ce type d’unité.  

Les conséquences sont une augmentation du risque de séquelles, mais aussi de la mortalité chez les sujets les plus modestes. Ainsi, ces derniers ont un risque de paralysie persistante au-delà de 24 heures qui est accru de de 22% par rapport aux personnes les plus aisées. De même, pour les troubles du langage où le risque est augmenté de 11%.  

Le taux de mortalité est globalement de 27% à un an (41% pour les AVC hémorragiques, 23% pour les AVC ischémiques). Mais si le risque de décès à trente jours après un AVC n’est pas significativement associé au niveau de vie, on observe une diminution de 11% en cas de revenus élevés, et même 13% en cas d’AVC ischémique. 

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