FMC : 10 points clésDyslipidémies

La prise en charge repose sur la classification en fonction du risque cardiovasculaire. Des modifications ont été récemment apportées en deuxième et troisième ligne de traitement.

Dr David Bacquet
  1. 01
    Point formation n°1

    Avec 4 millions de décès par an en Europe, les maladies cardiovasculaires restent une des principales causes de décès.

  2. 02

    Le dépistage d’une dyslipidémie repose toujours sur l’exploration d’une anomalie lipidique (EAL), qui est recommandée chez tous les adultes dès lors qu’ils ont un facteur de risque (FDR). En complément, le dosage de l’apolipoprotéine B est proposé en cas d’hypertriglycéridémie, d’obésité, de diabète ou de taux vraiment bas de LDL-c, afin de mieux affiner le risque. Par ailleurs, un dosage de la Lp(a) devrait être proposé une fois dans la vie d’un adulte (un taux > 1,80 g/l correspondant au risque CV d’une hypercholestérolémie familiale hétérozygote).

  3. 03

    L’estimation du risque cardiovasculaire reste fondée sur le score de risque Score qui évalue le risque de mortalité cardiovasculaires à dix ans. La nouveauté est l’apparition des tranches d’âge 40 et 70 ans. Ce score ne s’applique pas en prévention secondaire, en cas de diabète, d’insuffisance rénale et d’hypercholestérolémie familiale.

  4. 04

    On distingue quatre catégories de risque :
    - le très haut risque :
         . prévention secondaire ;
         . diabète avec atteinte d’organe ou avec plus de trois FDR ; diabète type 1 > 20 ans ; insuffisance rénale sévère (DFG < 30 ml/min) ; Score > 10 % ; hypercholestérolémie familiale avec maladie cardiovasculaires ou autre FDR. Une petite sous-catégorie, le très très haut risque, concerne les patients ayant présenté un SCA avec récidive dans les deux ans ;
    - le haut risque : 1 FDR majeur (PA < 180/110 mmHg, TG > 3,1 g/l ou LDL-c > 1,9 g/l) ; hypercholestérolémie familiale sans autre FDR ; diabète sans atteinte d’organe, > 10 ans ou avec autres FDR, insuffisance rénale modérée (DFG entre 30 et 59 ml/min), Score entre 5 et 10 % ;
    - le risque modéré : jeunes diabétiques (DT1 < 35 ans, DT2 < 50 ans) avec durée du diabète < 10 ans et sans autre FDR ; Score entre 1 et 5 % ;
    - le bas risque : Score < 1 %.

  5. 05

    La recherche d’une maladie athéromateuse infraclinique est proposée chez les patients à risque bas ou modéré. Elle repose sur le Doppler périphérique (recherche de plaques carotidiennes ou fémorales) et le score calcique coronarien. La présence de plaques périphériques ou d’un score calcique > 100 permet de requalifier le patient vers le risque supérieur. Par ailleurs, si un coroscanner est réalisé (non systématique) et montre une sténose coronarienne > 50 %, même asymptomatique, le patient est requalifié en très haut risque.

  6. 06

    La prise en charge reste globale et repose sur l’arrêt du tabac, une alimentation saine et équilibrée comportant notamment des légumes, des fruits, du poisson et des céréales complètes, une activité physique de 30-60 min/j, un IMC entre 20 et 25 kg/m2, un tour de taille < 94 cm chez les hommes et < 80 cm chez les femmes, une PA < 140/90 mmHg, une HbA1c < 7 % et des TG < 1,5 g/l.

  7. 07

    Les objectifs de LDL-c ont été réévalués :
    - < 0,55 g/l (et baisse > 50 %) en prévention secondaire ou chez les patients à très haut risque (en cas de très très haut risque, un objectif < 0,40 g/l est même suggéré…) ;
    - < 0,7 g/l (et baisse > 50 %) chez les patients à haut risque ;
    - < 1 g/l chez les patients à risque modéré ;
    - chez les patients à bas risque, les nouvelles recommandations suggèrent un taux de LDL inférieur à 1,16 g/l.
    Par ailleurs, il est rappelé qu’il n’existe à ce jour aucune étude montrant le bénéfice cardiovasculaire d’une stratégie d’élévation du HDL-c.

  8. 08
    Point formation n°8

    Le traitement de base reste les statines en utilisant la plus forte dose tolérée. En cas d’intolérance ou d’objectif de LDL-c non atteint à quatre-six semaines, l’association à l’ézétimibe est recommandée. Si l’objectif de LDL-c n’est toujours pas atteint à quatre-six semaines, les inhibiteurs de la PCSK9 sont maintenant indiqués en prévention secondaire ou en cas d’hypercholestérolémie familiale. En cas de TG > 1,5 g/l sous statines, il est désormais possible d’utiliser des fortes doses d’oméga 3.
    Chez les patients âgés, un traitement par statine est recommandé en prévention secondaire (au même titre que les patients jeunes) et en prévention primaire chez les patients de moins de 75 ans (au-delà de 75 ans, statines uniquement en cas de haut risque cardiovasculaire).

  9. 09

    L’hypercholestérolémie familiale peut être responsable d’événements cardiovasculaires précoces. Le diagnostic repose sur le score Dutch Lipid Clinic Network (probabilité certaine si score > 8, improbable si < 3). En prévention primaire, une diminution du LDL-c de plus de 50 % et un objectif de LDL-c < 0,55 g/l doivent être discutés.

  10. 10

    Il est recommandé de contrôler l’EAL douze semaines après mise en place d’un régime seul et huit à douze semaines après mise en route d’un traitement et après chaque adaptation de posologie.

Références :

- 2019 ESC-EAS Guidelines for the management of dyslipidaemias: lipid modification to reduce cardiovascular risk. European Heart Journal 2019;00:1-78.

Le Dr David Bacquet déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.