Le Gouvernement demande aux complémentaires de limiter leurs hausses de tarifs 2024

18/12/2023 Par Marion Jort
Assurance maladie / Mutuelles
Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a demandé vendredi 15 décembre aux trois grandes familles de complémentaires santé (mutuelles, assureurs, institution de prévoyance) de limiter les hausses de cotisations pour 2024. 

 

"Les Français ne doivent pas être la variable d'ajustement" des complémentaires santé, a-t-on indiqué au cabinet d'Aurélien Rousseau, après des échanges "francs et nourris" entre le ministre et les trois fédérations de complémentaire santé, la Mutualité Française (fédérant les sociétés à statut mutualiste), France Assureurs (sociétés d'assurance) et du CTIP (institutions paritaires) 

Le ministère de la Santé peut "s'expliquer" des hausses "de 5 à 7%", mais pas plus, a indiqué la même source. "C'est aux complémentaires de santé en tant qu'acteurs économiques d'être capables de limiter" les hausses, "il y a des leviers disponibles", a-t-on ajouté. Les complémentaires santé, qui remboursent les soins avec l'Assurance maladie, veulent procéder à des hausses de tarifs substantielles pour l'année 2024. Ces hausses sont généralement estimées par les experts à entre 8 et 12%.  

La Mutualité française, qui fédère les complémentaires santé de statut mutualiste, publiera une première indication des hausses la semaine prochaine. Vendredi dernier, Florence Lustman, la présidente de France Assureurs, a estimé que des hausses étaient nécessaires pour préserver les équilibres économiques des complémentaires, dans un contexte de hausse inexorable des dépenses de santé. 

En 2021, les complémentaires "arrivaient tout juste à l'équilibre technique", d'après les propres chiffres de la Drees (la direction statistique des ministères sociaux), a-t-elle indiqué à l'AFP après la réunion avec Aurélien Rousseau. 

"Depuis, les prestations ont augmenté plus vite que les cotisations", a-t-elle ajouté, évoquant une "augmentation du risque" des Français dans le domaine de la santé. "Les dépenses de santé augmentent plus vite que la richesse nationale, et cela s'accélère", a confirmé Eric Chenut, le président de la Mutualité française. Donc "il faut leur consacrer davantage de ressources", a-t-il dit. 

L'État, l'Assurance maladie et les complémentaires "ont une responsabilité commune" et doivent travailler ensemble pour investir notamment dans la prévention, a-t-il dit. De son côté, l'État vise en particulier les dépenses de fonctionnement des complémentaires santé, qu'il trouve trop élevées. "Il y a un manque de proactivité ou une incapacité de certains acteurs à réguler les frais de gestion qui nous interroge", a-t-on indiqué dans l'entourage du ministre. 

Selon la Drees, les complémentaires santé conservent environ 20% de l'argent qu'elles collectent pour assurer leur fonctionnement. Cette part est stable depuis 2015.  

[avec AFP]  

Vignette
Vignette

L'interdiction des écrans chez les enfants de moins de 3 ans peut-elle être efficace?

Francois Laissy

Francois Laissy

Non

Comment peut-on supprimer les écrans quand je vois que les enseignants donnent les devoirs par écran interposés parfois à des heur... Lire plus

0 commentaire
7 débatteurs en ligne7 en ligne
Photo de profil de Henri Baspeyre
11,1 k points
Débatteur Passionné
Chirurgie générale
il y a 5 mois
ce serait passible si la sécu arrêtait de dérembourser les soins!...Lire plus

La sélection de la rédaction

Podcast Vie de famille
Jumelles et médecins généralistes : "L'idée, c'était d'avancer ensemble"
15/04/2024
0
Rémunération
"Les pouvoirs publics n'ont plus le choix" : les centres de santé inquiets de l'avenir de leur modèle...
07/05/2024
0
Infirmières
Les infirmières Asalée sauvées?
16/04/2024
1
Pneumologie
Asthme de l’enfant avant 3 ans : une entité particulière
19/04/2024
0
Neurologie
Syndrome de Guillain-Barré : une urgence diagnostique et thérapeutique
04/04/2024
0
Santé publique
Ce qui se cache derrière la hausse inquiétante de l'infertilité
13/03/2024
17