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"Hippocratique et libéral, ou plutôt hippocratique donc libéral ?"

Poursuivi pour administration du midazolam à des patients en fin de vie, le Dr Jean Méheut-Ferron, frappé d’une interdiction d’exercice pendant plus de trois mois, a repris son exercice en mars dernier. Pour Egora, il revient sur la question de la prescription du midazolam restée en suspens depuis la crise épidémique. Mais aussi, de son quotidien en pleine gestion du Covid-19. Nous publions son texte tel qu'il nous a été transmis.
 

Ce texte a été écrit par le Dr Jean Méheut Ferron, médecin généraliste à Angerville-la-martel (Normandie).

"J’implore Oliver Véran, ministre, Apollon, médecin, Asclépios, Hygie et Panacée, tous les dieux et les déesses, les prenant à témoin que permettre aux médecins généralistes de prescrire en toute simplicité du midazolam n’est pas toucher la boîte de Pandore, cette corne d’abondance de nos désenchantements. Donner aux médecins généralistes, qui marchent au pas de leurs patients, de permettre à ceux-ci de dormir la nuit lorsque la vie s’en va ne nécessite pas une collégialité qui entraverait un système de santé déjà trop occupé. Aujourd’hui, la prescription de diazépam, et maintenant de clonazépam, ne permet que des sédations avec un mauvais sommeil nocturne pour ceux qui l’ont perdu, ou des sédations profondes et continues maintenues jusqu’au décès qui ne disent pas leur nom. Les médecins généralistes veulent, comme Hippocrate, diriger le régime des malades à leur avantage, avec la grandeur de la simplicité. Le respect de la vie passe par le respect de son rythme, avec des nuits et des jours, et mourir à domicile entouré des siens est une inestimable source de paix.

Agnès Buzyn avait annoncé, le 10 février dernier, un délai de quatre mois avant la promulgation d’un règlement. Cette adresse va dans ce sens. Bien sûr, l’Europe devra reconstituer des stocks stratégiques de cette précieuse benzodiazépine…

Je n’avais pas prévu de contribuer de la sorte à l’exercice de la médecine générale, quand j’avais envoyé à Egora cet automne une description de mon « gymnase ». Au dernier moment, cette fusée s’est vue dotée d’un premier étage carburant au midazolam. Lancement réussi. Aujourd’hui, les espaces sidéraux sont encombrés de météorites du nom de SARS-CoV-2, nous allons en reparler.

J’ai ouvert ce cabinet médical en janvier 2016, je l’ai réalisé sans aide. C’est le fruit sans compromis de mon expérience et d’une réflexion entamée fin 2008. L’ergonomie poussée permet un travail plus approfondi...

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