Faut-il interdire le poisson aux femmes enceintes ?

22/12/2017 Par Marielle Ammouche
Santé publique

Les femmes enceintes françaises sont plus exposées au mercure et à l'arsenic que les autres Européennes car elles consomment plus de poisson et de fruits de mer.

C’est ce qui ressort du volet périnatal du programme national de surveillance de Santé publique France, dont les derniers résultats (tome2) ont été publiés le 19 décembre. Ce volet a été conduit auprès de 4 145 femmes enceintes ayant accouché en 2011. 13 métaux et métalloïdes ont été mesurés, à partir de prélèvements recueillis au moment de l’accouchement: l’aluminium, l’antimoine, l’arsenic total, le cadmium, le césium, le chrome, le cobalt, l’étain, le mercure, le nickel, le plomb, l’uranium et le vanadium. Les analyses montrent que, à l’exception de l’uranium, l’ensemble des polluants mesurés était présent dans l’organisme des femmes enceintes étudiées. Et "comparé aux autres pays, les femmes enceintes en France sont plus imprégnées", soulignent les auteurs de cette étude. Ils ont trouvé du mercure chez 91% d'entre elles, et de l'arsenic chez 100% d'entre elles, soit une imprégnation plus élevée que chez la moyenne des Européennes, les Américaines et les Canadiennes. "Une hypothèse serait la consommation de poisson et de crustacés", a expliqué à l'AFP Clémence Fillol, responsable de la surveillance biologique à Santé publique France. Pour autant, il n'est pas certain que les femmes enceintes doivent éviter les produits de la mer. "Il faut prendre l'alimentation dans sa totalité, et voir l'analyse bénéfices-risques" de la consommation du poisson, a souligné Mme Fillol. "Ce que nous avons mesuré c'est le niveau d'exposition. Nous n'en tirons pas de recommandation sanitaire". Les auteurs précisent, par ailleurs, que "le plomb et le mercure sont mesurés à des niveaux moindres que ceux mesurés dans le passé en France". L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommandait déjà aux femmes enceintes d'"éviter à titre de précaution de consommer les poissons les plus contaminés" comme les lamproies ou les espadons, et de "limiter la consommation" d'autres poissons "susceptibles d'être fortement contaminés" au mercure, dont le thon, le brochet ou la dorade. Un premier volet de l'étude sur ces mêmes 4 000 femmes, publié fin 2016, avait montré combien elles étaient aussi imprégnées par d'autres polluants, organiques ceux-là (dioxines, bisphénol A, phtalates, etc.).

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