Beaucoup trop de prescriptions inappropriées chez les personnes de plus de 75 ans

08/03/2023 Par Marielle Ammouche
Médicaments
Alors que ce sont les personnes les plus vulnérables aux effets secondaires des médicaments, de nouvelles données mettent en évidence qu’une proportion très importante de personnes âgées consomme des médicaments inappropriés et est soumise à une forte polymédication.  

 

Près de 4 adultes sur 10 âgés de plus de 75 ans en France étaient exposés à au moins une prescription de médicament inappropriée en 2019. C’est ce qui révèle une étude du groupement d’intérêt scientifique (GIS) Epi-Phare réalisée à partir des données de l’Assurance maladie. Au total, les dossiers de 6 707 897 personnes âgées de plus de 75 ans ont été passés au crible. Les analyses ont porté sur la recherche de médicaments potentiellement inappropriés (MPI), qui sont des médicaments définis par le fait "qu’ils devraient être évités chaque fois que possible chez les personnes âgées en raison de leur rapport bénéfice/risque potentiellement faible dans cette catégorie de population", rappellent les auteurs de l’étude.

17 indicateurs de MPI ont été pris en compte. Les auteurs ont aussi analysé le taux de polymédication, défini par la dispensation de 5 à 9 médicaments en moyenne par trimestre, ainsi que celui de l'hyper-polymédication (au moins 10 médicaments par trimestre). Les résultats ont montré que 39,6% des sujets ont été exposés à au moins un MPI au cours de l’année 2019 ; 20,1% à deux de ces médicaments et 10,9% à quatre ou plus. La polymédication a concerné près d’un patient sur 2 : 46,7%. Tandis que plus d’un quart (25,2%) ont été exposés à l'hyper-polymédication. 

Les MPI concernaient en premier lieu les benzodiazépines (26,9%), les médicaments atropiniques (8,3%), les anti-inflammatoires non stéroïdiens (7,8%), ou encore les antihypertenseurs (6%). En outre, 7,3% des patients avaeint une prescription concomitante d'au moins trois médicaments agissant sur le système nerveux central. 

Les analyses ont, par ailleurs, mis en évidence des différences régionales. Ainsi, la région de France métropolitaine la plus concernée par les MPI était les Hauts-de-France (44,8%) ; alors que celle où il y en avait moins était les Pays-de-la-Loire (36,5%). 

Ces données "confortent la nécessité de rationaliser les prescriptions dans cette population. Les raisons des variations géographiques de la prévalence de la MPI devraient être étudiées dans d'autres études", concluent les auteurs.

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Claire FAUCHERY

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