A 97 ans, ce généraliste exerce encore : "Je ne peux pas laisser mes patients. C’est moral"

Il a choisi la médecine "un peu par opportunité" et désormais, il ne peut plus s'en passer. Né à Angers en 1921, Christian Chenay commence ses études de médecine pendant la Seconde Guerre mondiale. "Il n’y avait qu’une école de médecine à Nantes et ça me permettait de travailler. J’ai d’abord été soudeur sur le chantier naval de Saint-Nazaire. J’y serai resté si je n’avais pas eu médecine !", raconte-t-il dans Le Parisien.
A la Libération, il obtient un poste d'interne en psychiatrie aux hôpitaux de la Seine, où il côtoie Jacques Lacan. Puis il part à Los Angeles, où il devient chargé de cours en physiologie et se spécialise dans le cerveau et les nerfs. Retour en France en 1950, année où il se marie. Le Dr Chenay choisit la médecine de ville pour continuer à faire "de la psychiatrie de terrain". "20 à 30 % des malades relèvent de la psychiatrie, de maladies imaginaires ou de la schizophrénie et sont mal orientés. On devrait rendre la psychiatrie obligatoire pendant le cursus", estime-t-il.
Installé à Chevilly-Larue (Val-de-Marne) depuis 1951, le généraliste a soigné plusieurs générations de patients, assistant à la montée de leurs exigences et des violences. En 1997, son épouse, qui travaillait au cabinet, est grièvement blessée au couteau par un patient qui reprochait au médecin de ne pas avoir reconnu son handicap. Quant à son fils, lui aussi médecin, il a pris sa retraite à 67 ans, après 37 ans d'exercice aux côtés de son père.
Le Dr Chenay père, lui, ne raccrochera pas tant qu'il...
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