Typhoid Mary : quand une cuisinière sème la maladie et la mort à New York

« Typhoid Mary » : ce surnom est devenu outre-Atlantique une expression, qualifiant une personne répandant involontairement la maladie et le malheur. Durant des années, au début du XXème siècle, Mary Mallon, de son vrai nom, a fait la une des journaux américains. Elle est probablement la porteuse saine de typhoïde « la plus célèbre au monde », d'après son découvreur, le médecin George A. Soper.
Tout commence en août 1906, à Oyster Bay, lieu de villégiature près de New York. Un riche banquier de la ville loue une maison de vacances avec sa femme et ses trois filles, quand l’une d’entre elles tombe soudainement malade, rapidement suivie d’une servante. En quinze jours, six des onze occupants de la maison sont cloués au lit par la fièvre typhoïde, sans qu’aucune cause apparente de l’épidémie n’ait été trouvée : aucun cas ne semble relié à un autre.
Craignant pour son affaire, la propriétaire des lieux fait appel à un ingénieur sanitaire, le Dr George A. Soper, qui a acquis une certaine renommée en tant que « combattant d’épidémie » pour le compte de la ville et de l’Etat de New York : cette année-là, pas moins de 3467 cas de typhoïde ont été déclarés sur le territoire, conduisant au décès de 639 personnes.
Crème glacée à la pêche
La piste de l’eau ou du lait contaminés ayant été rapidement écartée, le Dr Soper porte ses soupçons sur les fruits de mer vendus par une vieille Indienne du coin : mais comment expliquer, alors, qu’aucun habitant des environs n’ait été contaminé ? Après avoir minutieusement inspecté la maison et son environnement, le médecin envisage l’hypothèse d’un visiteur convalescent, encore contagieux, qui aurait apporté la maladie. Mais aucun autre cas à Oyster Bay n’a été recensé récemment.
C’est alors que George Soper entend parler d’une cuisinière d'origine irlandaise...
D'accord, pas d'accord ?
Débattez-en avec vos confrères.