S’appuyant sur une étude très documentée du BIPE (cabinet de conseil et de prospective économique), le G5 Santé, composé de 8 entreprises de santé françaises (Biomérieux, Guerbet, Ipsen, LFB, Pierre Fabre, Sanofi, Servier, Théa), alerte les pouvoirs publics sur le recul préoccupant de la France dans le secteur des industries de santé.

  Figurant il y a quelques années dans le trio de tête des producteurs européens de médicaments, la France n’a depuis cessé de reculer pour se retrouver aujourd’hui à la 6e place. Un chiffre illustre parfaitement ce recul : en 10 ans, les exportations françaises de médicaments n’ont augmenté que de 2 Mds€ quand, dans le même temps, elles augmentaient de 25 Mds€ en Allemagne et de 29 en Suisse !  Ce recul est lié à l’impact de la forte régulation des dépenses de santé menée depuis 2010 à travers des taux d’évolution de l’Ondam nettement en deçà de l’évolution réelle des dépenses de santé. Cette régulation passe majoritairement par des baisses massives de prix des médicaments, ce qui a également des conséquences négatives sur la valeur du chiffre d’affaires réalisé à l'international, les prix français servant de référence pour la fixation des prix dans de nombreux autres pays. Autre conséquence inédite pour un secteur d’innovation : une croissance nulle du marché intérieur du médicament sur la période 2010-2018. Pour autant, en dépit de la baisse de leur chiffre d’affaires réalisé en France au cours des 10 dernières années, les entreprises du G5 Santé ont continué de privilégier la France pour leurs emplois et leurs investissements. Mais cette politique pourrait devenir intenable.   Changer la donne   Le G5 Santé en appelle à un changement radical de la politique de régulation. Celle-ci doit permettre de mieux valoriser les investissements en R&D et en production en France, afin d’y préserver l'emploi, les usines et l'indépendance sanitaire sur les produits essentiels. Au moment où un nouveau cadre est en train d’être négocié avec le comité économique des produits de santé (CEPS), le G5 Santé souhaite une meilleure prise en compte des impératifs liés aux exportations et aux investissements dans la politique de fixation des prix, tel que l’a exprimé le Premier ministre Edouard Philippe dans son discours lors du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) de juillet 2018. La régulation des dépenses de santé ne peut, selon le G5 Santé, tenir compte que du seul objectif de maitrise des dépenses supportées par l'assurance maladie comme cela est actuellement le cas. Par la voix de son président, le Dr Yves L’Epine, Directeur général de Guerbet, le G5 Santé avance   des propositions concrètes dont certaines peuvent être mises en œuvre sans délai : ·        Fixer au CEPS des objectifs nationaux de politique industrielle, d'emplois et de commerce extérieur. ·        Appliquer réellement l'article 18 de l'accord cadre actuel, autorisant à tenir compte des investissements en France, en production et en recherche, lors de la fixation ou révision des prix du médicament.   ·        Mettre en place une nouvelle mesure pour favoriser les exportations et protéger les sites industriels français exportateurs de produits essentiels  

Source : D’après une conférence de presse du G5 Santé, Paris, le 12 juin 2019
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