Vaccination : une légère baisse des réticences

26/04/2018 Par Marielle Ammouche
Pédiatrie

La grande majorité des Français reste favorable à la vaccination en général. Mais les résurgences épidémiques récentes, ainsi que les réticences qui persistent pour certains vaccins, mettent en évidence la nécessité de renforcer la sensibilisation du grand public et la mobilisation des professionels de santé et des institutions gouvernementales pour la vaccination. C‘est dans ce contexte que se déroule actuellement la Semaine européenne de la vaccination, dont le thème est la vaccination du nourrisson.

  En 2017, plus de 3 français sur 4 (78%) se disent favorables à la vaccination en générale, rapporte l’enquête Baromètre santé de Santé publique France, dont les données, recueillies entre janvier et juillet 2017, ont été rendues publiques à l’occasion de la semaine de la vaccination qui vient de se dérouler (23-29 avril). Ce taux d’adhésion est en légère hausse, de trois points, par rapport à l’année précédente, et retrouve ainsi son niveau observé en 2014. "On observe moins de différences que par le passé selon l’âge et le niveau de revenus ; une adhésion toujours plus forte est observée parmi les personnes les plus diplômées ainsi que parmi les parents d’enfants de 15 ans ou moins", précise Santé publique France. Cette enquête met aussi en évidence, comme les années précédentes, que les réticences les plus importantes sont concentrées sur trois vaccinations au premier rang desquelles celle contre la grippe saisonnière, qui recueille 14% d’opinion défavorable, suivie de celle contre l’hépatite B (VHB, 11%), et de celle cotre le papillomavirus (HPV, 5%). Mais pour ces chiffres aussi, la tendance est à une légère amélioration. Les réticences vis-à-vis des vaccinations contre le VHB apparaissent en recul de 1,8 point, celle contre la grippe de 1,3 point ; et celle contre le HPV de 0,9 point. Pour les réticences aux autres vaccins, aucune différence n’apparait entre 2016 et 2017. Les vaccinations du nourrisson maintiennent une opinion très favorable avec un taux de réticences n’excédant pas 2% en 2017. En conséquence, les couvertures vaccinales du nourrisson restent élevées, mais surtout en ce qui concerne les vaccinations qui étaient déjà obligatoires en 2017 (DTP). En revanche, celles qui sont administrées conjointement au sein de vaccins combinés (coqueluche et Haemophilus influenzae b), désormais obligatoires, sont insuffisantes pour les vaccinations recommandées dans la deuxième année de vie. Cela est particulièrement marquant pour la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR deux doses), ainsi que pour le méningocoque C, pour lesquels les taux de vaccinations sont respectivement, de 80 % et 73 % en 2017. "L’épidémie de rougeole qui sévit en France depuis novembre 2017 rappelle ainsi combien une couverture vaccinale de 95 % à 2 ans pour les deux doses de vaccin ROR est nécessaire pour interrompre la circulation du virus", souligne Santé publique France, qui observe également que la couverture contre le méningocoque C diminue avec l’âge (28,4 % chez les 15-19 ans). C’est dans ce contexte qu’une première dose de ce vaccin a été introduite à l’âge de 5 mois, "à titre transitoire" selon le ministère de la santé, dans le calendrier de vaccination 2017, associée à une 2ème injection à l’âge de 12 mois. Une première estimation de couverture vaccinale semble encourageante avec un taux de 39,2 %. La thématique retenue en France cette année, pour la Semaine européenne de la vaccination, est la « vaccination du nourrisson », en raison notamment du contexte de l’entrée en vigueur de l’extension des obligations vaccinales chez l’enfant de moins de deux ans. Pour faciliter encore l’adhésion de la population à cette pratique, et limiter les risques de rupture de stocks, de nouveaux vaccins disponibles ont été inclus dans le calendrier vaccinal 2018. Il s’agit en particulier d’un 3ème vaccin hexavalent contre diphtérie, tétanos, coqueluche, poliomyélite, Haemophilus influenzae de type b, hépatite B : Vaxelis (MSD). Ses indications sont identiques à celles des autres vaccins hexavalents : Infanrix hexa (GSK)et Hexyon (Sanofi Pasteur).  

De nouveaux outils pour le praticien

  A l’occasion de cette semaine de la vaccination, l’Ansm publie un tableau spécifique sur la situation de l’approvisionnement des huit vaccins commercialisés en France permettant de couvrir l’ensemble des 11 valences obligatoires chez l’enfant de moins de deux ans. Cet outil de suivi des stocks a été mis en œuvre, sous le pilotage de l’ANSM, à partir des données des laboratoires commercialisant ces vaccins. Il "permet de mieux anticiper les éventuelles difficultés d’approvisionnement et d’y apporter des solutions. Il permet également de mettre à disposition des professionnels de santé et du grand public une information actualisée tous les mois sur la disponibilité de ces vaccins", précise l’Ansm. Actuellement, les huit vaccins sont disponibles. Par ailleurs, un nouvel espace sur le site vaccination-info-service.fr spécialement dédié aux professionnels de santé. Cette première version, qui est amenée à évoluer avec le temps en fonction des besoins, contient notamment des rubriques pratiques, réglementaires, juridiques et explique les modalités de vaccination des personnes exposées à des risques spécifiques.  

Les Ordres se mobilisent pour la vaccination des professionnels de santé

  Dans un communiqué publié à l’occasion de la Semaine de la vaccination, le Ordres des professions de santé (médecins, pharmaciens, chirurgiens-dentistes, sages-femmes, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, et infirmiers) réaffirment leur soutien à l’extension de l’obligation vaccinale décidée par le gouvernement. "Il s’agit d’un enjeu majeur de santé publique auquel il est indispensable de répondre au plus vite", précisent-ils. En outre, ils souhaitent renforcer la vaccination des soignants. "Il est primordial que les professionnels de santé se sentent concernés par leurs propres vaccinations. En effet, ils sont quotidiennement en contact avec des personnes plus ou moins fragiles et donc des vecteurs potentiels de transmission du virus pour leurs patients, leurs collaborateurs et leurs proches. En se faisant vacciner, les professionnels de santé s’investissent dans la protection de la santé des Français et participent à l’effort national pour améliorer la couverture vaccinale", ajoutent les Ordres dans le communiqué.

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