L’exercice physique de loisir réduit bien la mortalité

15/07/2020 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
L’exercice physique est bon pour la santé ! Cela dit, seules 4 études ont évalué l’association entre le fait de suivre les recommandations concernant l’activité physique et la mortalité globale, la mortalité cardiaque ou la mortalité par cancer, avec des résultats variables.

Aucune étude n’a évalué l’association entre l’activité physique de loisir et les autres causes spécifiques de mortalité, par exemple les décès dus à la maladie d’Alzheimer ou au diabète sucré. L’étude publiée dans le BMJ est une étude de cohorte en population qui s’est donné pour objectif de déterminer l’association entre l’activité physique proposée dans les recommandations américaines de 2018 et la mortalité globale et les mortalités spécifiques à partir d’un échantillon représentatif des adultes américains. L’enquête a été menée dans le contexte de la National Health Interview Survey (1997-2014) avec une mise en relation avec les rapports de mortalité nationaux aux Etats-Unis au 31 décembre 2015. L’étude a porté sur 479 656 adultes Américains âgés de plus de 18 ans. Les participants rapportaient à l’occasion de questionnaires la quantité du temps de loisir passé en activité physique en aérobie ou en activité de renforcement musculaire chaque semaine. Les recommandations américaines de 2018 sont de respectivement 150 et 75 minutes par semaine. Toutes ces données ont été combinées et 4 catégories ont été définies : une activité globalement insuffisante, une activité en aérobie seule, une activité de renforcement musculaire seule et une activité mixte associant activité de renforcement musculaire et activité en aérobie. Au cours d’un suivi médian de 8.75 années, 59 819 adultes sont décédés quelle qu’en soit la cause, 13 509 de maladies cardiovasculaires, 14 375 de cancers, 3 188 de pathologies respiratoires chroniques, 2 477 d’accidents ou de blessures, 1 470 de maladie d’Alzheimer, 1 803 de diabète, 1 135 de grippe ou de pneumonie et 1 129 de pathologies rénales. En comparaison avec ceux qui ne suivaient pas les recommandations de l’activité physique (n = 268 193), ceux qui s’étaient mis à faire du sport en faisant une activité de renforcement musculaire (n = 21 428) avaient une réduction du risque de mortalité globale (hazard ratio = 0.89 ; IC 95 % = 0.85 à 0.94) tout comme ceux qui s’étaient mis à une activité en aérobie (n = 113 851; HR = 0.71 ; 0.69 à 72). Les bénéfices en termes de survie étaient même encore plus importants lorsque les sujets faisaient les deux sortes d’activité (n = 76 384 ; HR = 0.6 ; 0.57 à 0.62). De plus, cette amélioration de la survie était retrouvée quelle que soit la cause spécifique de mortalité : c’était en particulier le cas pour le diabète avec un HR ajusté à 0.47 en cas d’activité mixte, aérobie et renforcement musculaire ! En conclusion, les adultes qui se mettent à faire du sport pendant leurs loisirs, qu’il s’agisse d’une activité aérobie ou qu’il s’agisse d’une activité de renforcement musculaire, et cela aux niveaux suggérés par les Recommandations Américaines sur l’activité physique de 2018, ont une réduction très importante du risque de mortalité globale et du risque de mortalité spécifique, en particulier lorsqu’ils combinent les deux types d’activité. L’activité physique doit donc bien être recommandée comme moyen d’améliorer la survie !

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