Le pré-diabète qui se définit comme un état intermédiaire entre une homéostasie normale du glucose et le diabète de type 2 (DT2) avéré inclue deux entités cliniques : l'hyperglycémie modérée à jeun (comprise entre 1.10 et 1.26 g/L) et l'intolérance au glucose (glycémie 2h après une charge orale de 75 g de glucose 1.40 g/l et < 2 g/l). Cet état de pré-diabète est considéré comme un facteur de risque cardiovasculaire, risque qui pourrait être réduit par le sildenafil (Viagra®) d’après les résultats d’une "petite" étude menée au Vanderbilt Clinical Rsearch Center (Nashville, Tennessee). C.E. Ramirez et coll. ont réalisé une étude randomisée en double aveugle versus placebo incluant 42 patients en surpoids et en situation de pré-diabète. Les 21 patients du bras actif recevaient le sildenafil à raison de 3 doses quotidiennes de 25 mg chacune durant 3 mois. Au terme de l’étude, l’index de sensibilité à l’insuline était significativement amélioré au sein du groupe sildenafil. Mais chez ces mêmes patients, on observait également une baisse de l’inhibiteur de type 1 des activateurs du plasminogène (PAI-1) corrélée à une amélioration de la fonction rénale comme en atteste une baisse du rapport urinaire albumine / créatinine de 12.67 ± 14.67 à 6.84 ± 4.86 μ g/mg chez les patients ayant une microalbuminurie au moment de l’inclusion (2 dans le groupe placebo, 4 dans le groupe sildenafil) ; cet effet persistait 3 mois après l’arrêt du traitement actif. Pour les auteurs, en dépit du faible échantillonnage de leur étude, ces résultats qui, selon toute vraisemblance sont liés à un effet de classe thérapeutique (les inhibiteurs de la phosphodiestérase 5), ouvrent des perspectives nouvelles dans la prévention du risque cardiovasculaire et rénal lié au pré-diabète. Pour le confirmer, cette équipe va mettre en place une étude plus importante (plus grand nombre de patients et période de suivi plus longue) afin de mieux documenter cette hypothèse.
