Haut risque vasculaire après pose de prothèse de hanche ou de genou

09/11/2012

Dans les 2 à 4 semaines suivant la pose d’une prothèse de hanche ou de genou, le risque d’accident vasculaire cérébral ou d’infarctus du myocarde est fortement augmenté comme en témoignent les résultats de deux études publiées par la même équipe, du Pr F de Vries (hôpital universitaire d’Utrecht, Pays-Bas). La première étude (1) a été publiée en septembre dernier dans Archives of Internal Médicine. Les auteurs ont voulu estimer précisément le risque d’infarctus du myocarde (IDM) après pose d’une prothèse de hanche ou de genou en comparant 95.227 patients ayant bénéficié d’un tel acte chirurgical entre le 1er janvier 1998 et le 31 décembre 2007, chacun étant comparé à 3 témoins appariés selon l’âge, le sexe et la zone d’habitation. Au cours des deux premières semaines suivant l’acte chirurgical, le risque d’IDM était multiplié par 25.5 (HR 25.5, IC 95% = 17.1-37.9) pour les patients ayant reçu une prothèse totale de hanche (PTH), par 30.9 (HR 30.9, IC 95% = 11.1-85.5) pour ceux ayant subi un remplacement de genou (PTG). En cas de PTH, le risque restait élevé au cours des semaines 3 à 6 (HR 5.05 ; IC 95% = 3.58-7.13) alors qu’il se normalisait en cas de PTG. Globalement, au cours des 6 semaines suivant la chirurgie orthopédique, le risque absolu d’IDM était de 0.51% pour le groupe PTH, de 0.21% pour le groupe PTG. La seconde étude (2) vient d’être publiée dans la revue Stroke. La méthodologie est la même mais les patients sélectionnés sont uniquement ceux (n = 66 583) ayant subi un remplacement de hanche ; son but était d’apprécier le risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) après l’acte chirurgical. Le risque d’AVC ischémique était multiplié par 4.7 (HR 4.69 ; IC 95% = 3.12-7.06) au cours des deux premières semaines, le risque d’AVC hémorragique étant légèrement moindre, multiplié par 4.4 (HR 4.40 ; IC 95% = 2.01-9.62). Un sur-risque significatif persistait durant 6 semaines pour les AVC ischémiques, durant 12 semaines pour les AVC hémorragiques. Les antiplaquettaires permettaient de réduire de 70% le sur-risque d’AVC ischémique au cours des 6 premières semaines. Il est donc essentiel de bien apprécier l’ensemble des facteurs de risque d’accident cardio et ou cérébrovasculaire chez les patients programmés pour bénéficier d’un remplacement prothétique de hanche ou de genou, cei afin de mettre en œuvre les mesures préventives optimales.

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