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Un premier traitement biologique annoncé pour les BPCO les plus sévères

Le dupilumab réduit de 30 % le nombre d’exacerbations par rapport au placebo, pour des patients déjà traités 

17/05/2024 Par Dre Marielle Ammouche
Pneumologie
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Au moins 3,5 millions de Français sont touchés par la BPCO, un chiffre largement sous-estimé (de peut-être 70 %) dans la mesure où ces patients, fumeurs le plus souvent, s’ignorent, mettant la toux et les dyspnées sur le compte du tabac, ou ne consultent pas, sachant que leur premier “devoir“ serait d’arrêter la cigarette. 

Or le parcours thérapeutique est bien balisé, au-delà du traitement non pharmacologique (abstinence tabagique, activité physique adaptée et vaccinations en particulier), avec en première intention un bronchodilatateur de longue durée d’action, voire 2 (de différents modes d’action), éventuellement associés à un corticostéroïde inhalé. En cas de dyspnée et/ou d’exacerbations résiduelles, les soins sont palliatifs uniquement (oxygénothérapie au premier plan). 

C’est dans ce contexte que deux études, Boreas (1) confirmée par Notus (2), ont fait la preuve de l’efficacité du dupilumab (Dupixent), un anticorps monoclonal, sur le nombre d’exacerbations modérées ou sévères à 52 semaines, critère de jugement principal, pour des patients atteints de BPCO modérée à sévère avec une inflammation de type 2 (éosinophiles à plus de 300/µL) sans antécédent d’asthme. Ce qui est le cas a priori de 30 à 60 000 personnes en France. Le dupilumab a ainsi réduit de 30 % le nombre d’exacerbations par rapport au placebo, pour des patients déjà traités (selon les recommandations françaises de 2021, soit par une association LABA=bêta2mimétique à longue durée d’action/LAMA=anticholinergique de longue durée d’action/Corticstéroïde inhalé) qui restent dyspnéiques et susceptibles d’exacerbations. 

Une demande d’autorisation est en cours auprès des autorités américaines et européennes ainsi qu’en parallèle pour la France une demande d’accès précoce pour les patients éligibles. « Une urgence thérapeutique justifiée par le pronostic des patients hospitalisés pour une exacerbation : un tiers meurt dans l’année et la moitié seulement survivent à 3,6 ans », souligne le Dr Benjamin Ferey, directeur médical du Département Immunologie Inflammation de Sanofi France.
 

Références :

D’après une conférence de presse Sanofi (14 mai)
(1) BOREAS : Bhatt et Rabe, et al. N Engl J Med. 2023. https://www.sanofi.com/en/media-room/press-releases/2023/2023-03-23-06-00-00-2632822 
(2) NOTUS : https://www.sanofi.com/en/media-room/press-releases/2023/2023-11-27-06-30-00-2785836 

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Claire FAUCHERY

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