De nouveaux chiffres sur la prévalence de la BPCO ont été révélés lors de ce congrès de l’European Respiratory Society (ERS). Ils sont issus d’une large étude (1), menée par des auteurs canadiens et italiens, qui a porté sur les cas confirmés et probables de BPCO, estimés sur la base de facteurs de risque validés et bien connus comme le tabagisme ou l’exposition à long terme à des polluants atmosphériques par exemple.
Selon cette étude, soutenue par le laboratoire ResMed, la BPCO toucherait plus de 480 millions de personnes dans le monde. Ce chiffre est largement supérieur aux estimations connues sur ces dernières années, qui oscillaient plutôt entre 212,3 et 391,9 millions de personnes atteintes (2). Mais les auteurs de cette étude sont allés encore plus loin, en réalisant une estimation de l’évolution de cette pathologie dans le monde. Ainsi, selon leurs données, si rien ne change, et en tenant compte des facteurs de risque actuels, la prévalence de la BPCO atteindrait 592 millions de personne dans le monde à l’horizon 2050. Par ailleurs, les données de projection révèlent des disparités par genre et par régions. Il en ressort que la proportion de femmes touchées par la BPCO devrait croître de 46,9% d’ici 2050, versus 9,6% de croissance pour les hommes. En parallèle, ce sont les pays aux revenus les plus faibles qui se verront les plus touchés ; d’après les estimations, l’Afrique sub-saharienne, l’Asie du Sud-Est et le Pacifique seront les pays avec le plus haut taux de BPCO dans la population en 2050. Ces nouvelles données rappellent l’urgence d’agir pour réduire le tabagisme et la pollution atmosphérique. Les médecins, quant à eux, devront redoubler de vigilance en ce qui concerne le dépistage, afin de pouvoir traiter précocement les patients et ainsi les aider à améliorer leur qualité de vie. L’impact socio-économique de la BPCO est majeur. Ainsi, d’après de récentes données (3), le coût total lié aux maladies respiratoires dans les 28 pays de l’Union Européenne est de 380 milliards d’euros chaque année. La part des coûts liés aux soins et à la perte de productivité des patients atteints de BPCO atteint 48,4 milliards d’euros par an versus 33,9 millions pour les patients asthmatiques. Une augmentation de la prévalence de la BPCO engendrerait donc de sérieuses conséquences en santé publique, mais aussi sur le plan sociétal et économique.
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