FMC : 10 points clésInsuffisance veineuse chronique

Le traitement de première intention associe mesures hygiéno-diététiques et compression veineuse.

Dr Guy Scémama
  1. 01
    Point formation n°1

    L’insuffisance veineuse chronique englobe toutes les manifestations cliniques en rapport avec une anomalie fonctionnelle ou physique du système veineux superficiel et/ou profond. C’est une affection fréquente puisque 75 % des Français seront atteints de varices au cours de leur vie, dont 25 % nécessiteront des soins médicaux ou chirurgicaux (atteintes saphènes dans 30 à 50 % des cas). Les varices sont responsables de plus de 50 % des ulcères de jambes. L’insuffisance veineuse chronique (IVC) représente 1 à 2 % des dépenses totales de santé.

  2. 02

    La classification CEAP (clinique, étiologique, anatomique, physiopathologique) de C0 à C6 traduit l’évolution de la maladie veineuse.
    C0 : pas de signe visible ou palpable de maladie veineuse à l’examen.
    C1 : présence de télangiectasies ou de varicosités.
    C2 : varices.
    C3 : oedème avec ou sans varices.
    C4 : troubles trophiques (pigmentation, dermite ocre, eczéma variqueux, etc.).
    C5 : troubles trophiques et cicatrice d’ulcères veineux.
    C6 : troubles trophiques et ulcères ouverts.

  3. 03

    Parfois, il n’y a aucun symptôme, mais souvent on retrouve, isolément ou associées, une sensation de jambes lourdes, de pesanteurs, des crampes ou des impatiences. Ces sensations sont majorées en fin de la journée, après station debout ou assise prolongée, et par la chaleur. Elles sont améliorées par le froid, la surélévation des membres inférieurs, l’exercice physique, la compression veineuse. La gêne esthétique est un motif fréquent de consultation.

  4. 04

    Les règles hygiéno-diététiques sont primordiales. Elles comportent : contrôle pondéral, exercice, marche, surélévation des membres inférieurs, douches fraîches, évitement de toute exposition prolongée à une source de chaleur, des vêtements trop serrés, des chaussures à talons hauts…

  5. 05

    La compression veineuse est le traitement de référence de l’IVC. Elle est prescrite au stade débutant (C2) ou très évolué de l’IVC et dans le cas d’IV aigu (secondaire à une thrombose veineuse). Les modalités sont différentes en fonction du stade de l’IVC : les bandes sont privilégiées en cas d’ulcère ou en cas d’utilisation de courte durée (après chirurgie des varices). Il existe quatre classes (I à IV) de compression, définie en fonction de la pression exercée à la cheville. La pression à retenir est la plus forte supportée par le patient.

  6. 06

    Les contre-indications absolues de la compression médicale sont l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs avec indice de pression systolique (IPS) < 0,6, la microangiopathie diabétique évoluée (pour une compression > 30 mmHg), la phlegmatia coerulea dolens et la thrombose septique.

  7. 07

    Le patient doit être adressé à un service vasculaire en cas de varices symptomatiques, hémorragie variqueuse, troubles cutanés d’origine variqueuse, thrombophlébite variqueuse, ulcère veineux non refermé après deux semaines de traitement, ulcère veineux refermé.

  8. 08
    Point formation n°8

    Les veinotoniques peuvent constituer un complément de traitement, en cure courte.

  9. 09

    En cas d’échec du traitement médical, depuis une dizaine d’années, des méthodes, beaucoup moins invasives qu’une intervention chirurgicale, ont fait leur apparition :
    - la sclérothérapie, qui consiste à scléroser la veine en y injectant une mousse. Sous l’effet du produit, la paroi interne du vaisseau sanguin se rétracte, s’affaisse, se fibrose progressivement et finit par disparaître en quelques semaines. Cette technique indolore est surtout utilisée pour les veines de petit calibre, mais il peut y avoir des récidives ;
    - l’ablation thermique, qui se réalise de deux façons :
         . soit à l’aide d’un générateur électrique, par radiofréquence. La veine est détruite segment par segment grâce à la chaleur induite,
         . soit à l’aide d’un générateur laser, qui permet un traitement à la carte grâce à la longueur d’onde du laser.

  10. 10

    La dernière-née des thérapies d’ablation des varices, le ClariVein, est un traitement pharmacomécanique qui allie à la fois l’injection d’un produit sclérosant et l’action d’un cathéter doté d’un fil de dispersion du produit grâce à une rotation du fil. En irritant de manière mécanique la veine, cette technique, indolore, entraîne sa destruction et peut être utilisée sur les veines de gros calibre.

Références :

- Crebassa V, Hartung O. Recommandations et indications thérapeutiques des traitements interventionnels des varices des membres inférieurs. Éd. Elsevier Masson. Mars 2023.

Le Dr Guy Scémama déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.