"La rage de Roselyne Bachelot"

L’un des principaux enseignements que l’on retiendra sans doute de cette pandémie au Covid-19, c’est l’incroyable et dramatique manque de masques auquel la France aura été confrontée, qu’il s’agisse de masques chirurgicaux ou de masques FFP2, ces derniers étant principalement nécessaires à la protection des soignants.
La gravité de cette pandémie, sa vitesse de propagation, la contagiosité du virus en cause, son tropisme pulmonaire, nous font la comparer à la grippe espagnole qui, sur la période 1918-1919, aura été responsable de 50 millions de morts à travers le monde, bien davantage que le premier conflit mondial. C’est loin, très loin. Mais n’oublions pas pour autant les grandes alertes épidémiques de ce début de 21e siècle, qu’il s’agisse de la grippe aviaire (2005-2006) ou de la grippe H1N1 (2009), sans parler d’Ebola, alertes qui avaient conduit les autorités d’alors à constituer un stock conséquent de masques. Un long papier publié dans le JDD sous la plume d’Anne-Laure Barret relate l’incroyable "faillite d’Etat" que représente l’évolution de ce stock stratégique.
Menace H1N1
Souvenons-nous, en 2007, les professionnels de santé libéraux, notamment les médecins généralistes, reçoivent un kit de protection face au risque épidémique, avec masques, accompagné d’une lettre signée du ministre de la Santé d’alors, Xavier Bertrand, qui fonde l’EPRUS, l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires, agence aujourd’hui intégrée au sein de Santé publique France. Des stocks sont constitués, qui seront considérablement renforcés par Roselyne Bachelot en 2009, lors de la menace H1N1. Si bien que quand Marisol Touraine prend les commandes du ministère de l’avenue de Ségur en 2012, le stock français de masques est plus que conséquent : 1,4 milliard de pièces, soit 600 millions de masques FFP2 et 800 millions de masques chirurgicaux !
Mais l’alerte H1N1 aura plus ou moins fait long feu et...
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