"Laissons les médecins et l’Assurance maladie aller jusqu’au bout" : Braun renvoie la question de la hausse de la consult’ aux négos

09/01/2023 Par Louise Claereboudt
Interrogé sur la hausse du C à l’issue des annonces d’Emmanuel Macron, le ministre de la Santé a réaffirmé son opposition à un doublement du tarif, défendant une logique de "donnant-donnant".
 

Le tarif de la consultation sera-t-il porté à 50 euros, comme le demandent le jeune collectif Médecins pour demain et plusieurs syndicats représentatifs des médecins libéraux ? Le Gouvernement et l’Assurance maladie ne semblent pas prêts à leur accorder. Alors que le DG de la Cnam avait qualifié ce montant de "complètement extravagant", le ministre de la Santé, François Braun, y est lui aussi opposé. "Tout mettre à 50 euros, comme certains médecins le réclament, non, ce n’est pas crédible !" déclarait-il en novembre à nos confrères du Parisien - Aujourd’hui en France. Malgré la mobilisation de milliers de praticiens, qui ont battu le pavé jeudi dernier à Paris pour défendre entre autres cette revendication, l’Etat reste campé sur ses positions. "Soyons réalistes : 50 euros, ce serait faire passer le revenu moyen du médecin généraliste de 90 000 à 180 000 euros par an. Il faut poser les choses", a déclaré François Braun sur RTL ce vendredi 6 janvier, à l’issue des annonces du Président de la République sur la refondation du système de santé, à l’hôpital comme en ville. Lors de ses premiers vœux aux acteurs de la santé, le même jour, au CH Sud-Francilien de Corbeil-Essonnes, Emmanuel Macron a occulté la question de la hausse du C, mais a dit vouloir "mieux rémunérer les médecins qui font la permanence des soins et qui prennent en charge de nouveaux patients. C'est là-dessus que nous allons concentrer les efforts financiers des négociations conventionnelles." Il faut reconnaître "l’investissement de très nombreux médecins qui sur le terrain se donnent pour prendre en charge des urgences, prendre en charge plus de patients. Il faut inciter tout le monde à suivre cette voie vertueuse", a appuyé François Braun. Être valorisé si l’on répond aux besoins de santé de la population, c’est donc ce qu’a également défendu le locataire de l’avenue de Ségur. "On peut envisager une augmentation [du tarif] de la consultation en fonction de l’engagement collectif au niveau d’un territoire, pour que les Français trouvent un médecin le jour, la nuit, pour que nos 600 000 compatriotes qui ont des maladies chroniques aient un médecin traitant avant la fin de l’année", a-t-il détaillé samedi à l’antenne de franceinfo. Une logique de "donnant-donnant", en somme. Mieux rémunérer cet investissement mais à quelle hauteur ? Le ministre ne s’est pas avancé sur un montant précis, renvoyant cela aux négociations conventionnelles entre l’Assurance maladie et les syndicats de médecins libéraux, qui doivent se terminer fin février. "Laissons-les aller jusqu’au bout", a indiqué François Braun, qui a envoyé une lettre de cadrage avant le début des hostilités. Après une trêve de Noël, les discussions vont en effet reprendre cette semaine, avec des bilatérales. [avec franceinfo et RTL]

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Nathalie Hanseler Corréard

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