Infirmière tuée au CHU de Reims : une contre-expertise confirme l’irresponsabilité pénale du suspect

Ce lundi 20 mai, la famille de Carène Mezino, infirmière tuée sur son lieu de travail, a pris connaissance des résultats d’une contre-expertise concernant le suspect.

Les faits remontent au 22 mai 2023. Alors qu’elle travaillait au CHU de Reims, l’infirmière est mortellement poignardée par un homme. Une secrétaire est également grièvement blessée.

Une première expertise estimait, en octobre dernier, que l’agresseur était irresponsable pénalement. La famille avait alors demandé une contre-expertise qui, rendue publique ce mardi 21 mai, confirme la première. Le rapport conclut à l’abolition du discernement de l’homme mis en examen pour avoir mortellement poignardé la soignante. 

“La famille va demander une nouvelle contre-expertise”, a assuré Me Didier Seban, l’avocat des parties civiles à nos confrères de l’AFP. Si cette dernière confirme encore les précédentes, l’avocat annonce qu’il se lancera dans un “deuxième combat”, devant la chambre de l’instruction “qui aura à statuer sur la reconnaissance de l’irresponsabilité pénale, qui relève du juge et pas des experts, et aussi sur les mesures de sûreté prises dans le cadre psychiatrique à l’encontre”, du suspect.

“On va se battre pour qu'il ne recommence pas”

Le suspect, un homme âgé de 59 ans, a été diagnostiqué schizophrène à l’âge de 20 ans. Il a été mis en examen pour "assassinat" et "tentative d’assassinat". Selon l’AFP, le quinquagénaire a déclaré lors de sa garde à vue avoir voulu se venger du personnel hospitalier. Il était déjà connu des services de police pour "violences aggravées" sur quatre membres d’un établissement d’accompagnement par le travail (Esat), où il travaillait. Dans cette affaire datant de juin 2017, il avait déjà été reconnu irresponsable par la justice.

Interrogé par France Bleu Champagne-Ardenne, le frère de Carène Mezino a déclaré : "On va se battre pour qu'il ne recommence pas, qu'il ne récidive pas une troisième fois. On va faire le maximum pour que cet individu ne fasse plus de mal et qu'il ne puisse plus ressortir. On a un sentiment d'injustice. On aurait aimé qu'il y ait un procès."

"Aujourd'hui il est détenu, mais demain, s'il n'est pas condamné, il sera envoyé en hôpital psychiatrique dans une unité pour malades difficiles et la dernière fois, il est sorti très vite", a alerté Me Seban. L’avocat envisage également d'engager la responsabilité de l'État pour faute lourde dans le suivi de l’individu de 59 ans.

Nos confrères précisent également qu’un hommage en comité restreint sera rendu à l’infirmière ce jeudi 23 mai sur le parvis du CHU de Reims, qui prendra le nom Carène Mezino.

[Avec AFP et France bleu Champagne-Ardenne]