L’âge de la ménopause, un déterminant majeur dans le calcul du risque fracturaire

11/01/2017 Par Dr Alain Trébucq

Chez la femme, c’est à partir de la ménopause que le risque fracturaire apparaît. Pour autant, l’importance de ce risque est-elle corrélée à l’âge de la ménopause ? Oui répond une étude faite à partir des données de la WHI Study (Women’s Health Initiative), montrant notamment qu’une ménopause précoce est un important facteur de risque fracturaire qui n’est pas totalement neutralisé par un traitement hormonal substitutif ou par une supplémentation vitamino-calcique. Publiée dans la revue Menopause, journal d’expression de la société nord-américaine éponyme, cette étude porte sur une population de 21.711 femmes ménopausées, en bonne santé, participant à l’étude WHI, ayant bénéficié pour certaines d’une hormonothérapie de substitution (THS) et/ou d’un traitement vitamino-calcique (vitamine D + calcium). Le traitement des données montre que les femmes ménopausées précocement, c’est-à-dire avant 50 ans, ont un risque fracturaire augmenté entre 50 et 79 ans en comparaison des femmes ménopausées après 50 ans, ce sur-risque n’étant pas neutralisé par un traitement, quel qu’il soit. Ainsi, ce risque fracturaire entre 50 et 79 ans est-il augmenté de 36% (HR 1.36, IC 95% = 1.11 – 1.67) pour les femmes ménopausées avant 40 ans, de 30% pour les femmes ménopausées entre 40 et 49 ans. L’étude n’a pas permis de montrer si ce sur-risque est plus important pour telle ou telle localisation (poignet, hanche, vertèbre) de fracture mais confirme que plus la ménopause est précoce, plus la densité minérale osseuse après la ménopause a tendance à être basse. Pour les auteurs, ces résultats doivent surtout inciter les médecins à prendre davantage en compte l’âge de la ménopause de leurs patientes afin de recommander à celles qui sont les plus à risque de fracture (ménopause avant 50 ans) de réduire ce risque par des traitements appropriés (activité physique suffisante, lutte contre le surpoids, apports vitamino-calciques suffisants, THS), quand bien même ces traitement ne pourraient pas effacer totalement le sur-risque fracturaire. 

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