Lésions cervicales mal caractérisées à l’échographie : la mesure de la parathormone in situ pour affirmer une origine hyperparathyroïdienne

28/03/2022 Par Pr Philippe Chanson
Endocrinologie-Métabolisme
Les techniques de chirurgie de l’hyperparathyroïdie primaire se sont affinées avec en particulier le recours possible à des interventions mini-invasives. Toutefois, ces techniques nécessitent une localisation préopératoire correcte des glandes parathyroïdiennes pathologiques.

L’échographie et les scintigraphies permettent de visualiser les adénomes parathyroïdiens pathologiques. Parfois, en cas de doute, il peut être utile de déterminer in situ, au niveau d’une lésion suspecte d’adénome parathyroïdien à l’échographie, le dosage de la parathormone afin de confirmer le diagnostic d’adénome parathyroïdien avant de confier le patient au chirurgien. L’équipe d’endocrinologie de l’Hôpital Bicêtre, au Kremlin Bicêtre, rapporte dans l’Eur J Endocrinol son expérience de prélèvements in situ de la PTH chez 179 patients. Dans un premier temps, la méthode a été mise au point avec mesure de la PTH dans des tissus non parathyroïdiens (par exemple la thyroïde) mais aussi chez des patients ayant des concentrations circulantes de PTH très élevées du fait d’une hyperparathyroïdie tertiaire, ceci afin de vérifier si des concentrations plasmatiques élevées de PTH pouvaient « contaminer » les prélèvements in situ. Puis, des patients ayant une hyperparathyroïdie primaire ont donc été ponctionnés à l’occasion d’une échographie et un dosage de la parathormone a été fait sur le produit de rinçage. Les dosages de la parathormone in situ étaient très élevés chez les patients ayant une hyperparathyroïdie (1817 ± 3739 ng/l), toujours plus élevés que chez les patients ayant des lésions cervicales ou thyroïdiennes non parathyroïdiennes. La PTH in situ était détectable au niveau de 87 % des lésions parathyroïdiennes ponctionnées et était indétectable dans toutes les lésions non parathyroïdiennes. La spécificité et la valeur prédictive positive était de 100 % et la sensibilité était de 87.6 %. Les faux-négatifs étaient liés à de toutes petites lésions (9.4 ± 5.9 mm) et correspondaient le plus souvent à des lésions d’hyperplasie en comparaison des vrais-positifs qui étaient des lésions plus volumineuses (16.1 ± 8.4 mm) et moins souvent des lésions d’hyperplasie (33 %). La technique était bien tolérée et sans danger. La détermination in situ de la PTH à l’occasion d’une ponction sous échographie peut donc améliorer la spécificité des données de l’échographie et permettre de confirmer l’origine parathyroïdienne de lésions cervicales mal caractérisées à l’échographie.

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Claire FAUCHERY

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