Des contaminants des céréales, facteur de risques de Mici ?

16/07/2020 Par Marielle Ammouche
Hépato-gastro-entérologie

Certaines mycotoxines produites par les champignons, qui contaminent les céréales et aliments à base de céréales, pourraient exacerber les symptômes des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (Mici). C'est ce que viennent de découvrir des chercheurs de l'Institut national recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) et de l'Ecole d'Ingénieur de Purpan. On savait déjà que les Mici sont des pathologies multifactorielles dont les causes peuvent être à la fois génétiques et environnementales. Parmi ces dernières, on trouve certains contaminants alimentaires. Ainsi certaines données ont antérieurement mis en évidence le rôle de la mycotoxine déoxynivalénol, un des contaminants alimentaires les plus répandus dans la nature, que l’on retrouve en particulier dans les céréales et les aliments à base de céréales (farine pain, pates…). Le déoxynivalénol engendre une altération de la fonction de barrière de l'intestin ainsi qu’une réaction inflammatoire. Cependant, c'est la première fois que des chercheurs analysent l’effet d’une exposition à cette mycotoxine de l'alimentation sur le développement des maladies inflammatoires de l'intestin. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont étudié leur hypothèse sur des rats. Pour se faire, ils ont nourri pendant quatre semaines un groupe d'animaux avec de la nourriture contaminée par de faibles doses de déoxynivalénol; et les ont comparés à des rats contrôles non soumis à ce type d’alimentation. Ainsi, ils ont découvert que, chez le rat, une colite survenait après quatre semaines d'alimentation à base de produits contaminés. En outre, les symptômes de maladie inflammatoire intestinale apparaissaient de façon plus rapide et plus sévère chez les animaux exposés au déoxynivalénol comparativement au groupe contrôle. Chez ces animaux, en plus de l'inflammation de la paroi intestinale, on observait également une perte de poids et une augmentation des entérobactéries présentes dans le microbiote.

Ces résultats montrent que « le déoxynivalénol, un des contaminants alimentaires les plus répandus dans les céréales et aliments à base de céréales, est un facteur de risque dans le développement de maladies inflammatoires de l’intestin » conclut l’Inrae. Cependant, ces études sont encore trop précoces et doivent être accompagnées de recherches supplémentaires afin de déboucher sur des recommandations diététiques adaptées pour les personnes atteintes de maladies chroniques de l'intestin, souligne l’institut.  

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