La prothèse vaginale inventée par des Français fait des victimes dans le monde entier

20/10/2017 Par F. Na.
International

Une prothèse inventée par neuf médecins français fait l'objet de nombreux procès à travers le monde en raison de dommages important au vagin. En France elle a été interdite dès 2013.

En Australie, 800 femmes mènent en ce moment un recours collectif contre le laboratoire américain Johnson & Johnson, fabriquant de la prothèse vaginale Prolift, destinée à soigner les descentes d'organes. Des procédures ont aussi eu lieu aux Pays-Bas et au Royaume-Uni. Aux Etats-Unis, la prothèse a été interdite en 2012. En France, pays d'origine des neuf médecins créateurs de Prolift, elle a été interdite en 2013, en toute discrétion et sans qu'aucune plainte n'ait été déposée. Pourtant, les victimes décrivent une prothèse qui "cisaille le vagin", qui fait l'effet d'une "râpe à fromage" ou d’un "papier de verre". Parfois, elle tire sur des terminaisons nerveuses, perfore la vessie ou le rectum, fait une boule au fond de la cavité vaginale, et rend les rapports sexuels impossibles. L'Obs, qui a enquêté sur cette prothèse, souligne qu'elle a été mise en vente en 2005 avec deux problèmes majeurs : le tissu, trop lourd, entraîne des défauts de cicatrisation et une réaction inflammatoire à l'intérieur du vagin ; la pose ultra-technique du matériel requiert des mains expertes. "Alors qu’ils ont vu la catastrophe sanitaire se dérouler sous leurs yeux, les "French doctors" n'ont alerté ni la presse ni le grand public", s'étonne le journal. Les médecins jurent aujourd'hui que l’argent n’a pas acheté leur silence. Selon L'Obs, le groupe des neuf médecins aurait touché au minimum 5,5 millions d'euros de royalties et auraient été payé 1 000 à 2 000 euros la journée de formation pour enseigner la pose de la prothèse.  Aux Etats-Unis, deux femmes ont déjà obtenu plusieurs millions de dommages et intérêts. L'une d'elle a dû subir 18 opérations pour retirer la prothèse. Le scandale a été limité en France grâce aux recommandations de la Haute Autorité de santé, qui ont dissuadé les chirurgiens non formés de poser cette prothèse ; des solutions techniques ont rapidement été proposées aux patientes qui se sont plaintes. [Avec Nouvelobs.com]

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