La participation des médecins libéraux à la continuité des soins Alors que le chef de l’Etat voulait rendre obligatoires les communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et faire disparaître l’exercice isolé “d’ici à l’horizon 2022”, la FHF pointe du doigt les négociations conventionnelles entre les syndicats de professionnels de santé libéraux et l’Assurance maladie, qui ont “basé sur le volontariat” l’appartenance à une CPTS et qui “étirent le temps des discussions”. La FHF estime que les CPTS doivent avoir la responsabilité d’organiser des plages dédiées de consultations non-programmées avec les médecins libéraux. Elle propose d’envisager de mettre en place, en ville et selon les spécialités territoriales, la réservation de plage horaires journalières vers lesquelles le 15 pourrait orienter les patients concernés. Ainsi, les ARS pourraient anticiper et contractualiser avec les organisations sur le territoire (informations sur les fermetures de cabinets, cartographie des périodes de tension et solutions…). Le retour des gardes obligatoires Concernant la permanence des soins ambulatoires (PDSa), Frédéric Valletoux, président de la FHF, ne se dit pas “contre” un “retour des gardes obligatoires”. Il évoque “un angle mort de la réforme des CPTS” et souhaite s’appuyer sur ces CPTS pour “restaurer une obligation de résultats” en termes de PDSa. A défaut de disposer (à J-30) d’une liste permettant d’assurer la PDSa, l’ARS devrait, aux yeux de la FHF, prendre “les dispositions qui s’imposent”. La revalorisation du statut de praticien hospitalier “Pour une offre garante de soins, il faut une revalorisation du statut de PH”, a estimé Marie Houssel, responsable du pôle ressources humaines hospitalières de la FHF. Une revalorisation qui passe par la mise en valeur de leur début de carrière, la reconnaissance de la diversité de leurs activités et la création d’un échelon supplémentaire en fin de carrière. La sanction des médecins intérimaires "mercenaires" Pour la FHF, la revalorisation des PH passe également par “la sanction des médecins intérimaires qui demandent une rémunération supérieure au plafond légal”. “Il faut des sanctions par le Conseil de l'Ordre contre les médecins intérimaires qui mettent la pression aux établissements pour déroger à la règle et enfreindre la réglementation", assume Frédéric Valletoux. La crainte d’une réforme du financement hospitalier trop peu suffisante “Il y a des glissements qui nous inquiètent entre la feuille de route et la réalité”, a indiqué Frédéric Valletoux. “L’Hôpital ne supporterait pas une énième réformette.” Le président de la FHF s’inquiète notamment car Agnès Buzyn n’a pas encore formulé de propositions pour mieux réguler la progression des dépenses d’assurance maladie. Entre 2014 et 2018, 1 milliard d’euros ont été transférés des hôpitaux vers les soins de ville. Résultat : le déficit hospitalier de 650 millions d’euros en 2018 devrait se maintenir au moins au même niveau en 2019. La Fédération met en avant un volume d’activité plus réaliste pour 2019… Mais les charges augmentent à nouveau après un an de gel du plan de revalorisation des carrières hospitalières et du fait de la consommation en hausse de médicaments onéreux. La FHF souligne également que l’année 2020, qui sera bissextile, engendrera un surcroît d’activité que les établissements devront “payer” sous forme de compression des prix pour tenir dans l’enveloppe budgétaire. La FHF a donc proposé une visibilité sur trois ans de la progression des dépenses hospitalières, sans transfert aux soins de ville.
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