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Les cliniques suspendent leur grève massive du 3 juin

La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP) et les syndicats de médecins libéraux suspendent le mouvement d’arrêt d’activité prévu à partir du 3 juin. Des engagements auraient été pris par le Gouvernement. 

24/05/2024 Par Sandy Bonin
Cliniques Spécialistes
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Le mouvement s'annonçait massif avec la fermeture le 3 juin prochain des 1030 cliniques membres de la FHP. Finalement il n'en sera rien. Dans un communiqué du 24 mai, la fédération indique que "pour l’hospitalisation privée, les engagements et les décisions prises par le Gouvernement soutiennent le principe d’équité de traitement entre les différents acteurs de l’hospitalisation. Les échanges se poursuivent dans les jours à venir".

Le communiqué a également été signé par les cinq syndicats libéraux qui soutenaient ce mouvement d'arrêt de l'activité (Avenir Spé – Le Bloc, la FMF, l'UFML, le SML et la CSMF).

 Le ministre délégué de la Santé Frédéric Valletoux a salué la décision des cliniques privées, estimant avoir posé avec elle "les bases d'une nouvelle relation" fondée notamment "sur un meilleur partage des contraintes (permanence des soins, urgences, pertinence des prises en charge etc.)". 

L'accord avec les cliniques privées va permettre aux soignants qui travaillent la nuit dans ces établissements de "bénéficier des mêmes revalorisations [salariales] que celles décidées" pour les soignants du public et du privé non lucratif, a-t-il indiqué dans une déclaration écrite.

La fédération des hôpitaux publics (FHF) a, elle, fait part dans un communiqué de sa "forte inquiétude" concernant le volet financier de l'accord, craignant que les établissements publics n'en fassent les frais par effet de vase communicant. "Nous demandons la transparence totale sur ces mesures et des garanties nouvelles pour l'hôpital public", a déclaré Arnaud Robinet, le président de la FHF. "Les chiffres vérifiés montrent, année après année, qu'en raison de leurs missions de service public, la situation budgétaire des hôpitaux publics est bien plus difficile que celle des cliniques commerciales", a-t-il ajouté.

Les cliniques privées ne décoléraient pas depuis l'annonce par le Gouvernement des tarifs hospitaliers pour 2024, avec des revalorisations de 0,3% pour les cliniques privées et de 4,3% pour l'hôpital public.

Ces quatre points de différence s'expliquaient par l'absence, selon les cliniques privées, d'enveloppes spécifiques pour soutenir les revalorisations de garde de nuit et du week-end dans le privé. Selon la FHP, cette différence aboutissait à un manque à gagner d'environ 500 millions d'euros sur l'année 2024 pour les établissements privés.

 

Des financements supplémentaires débloqués 

Selon les informations fournies vendredi par la FHP, le Gouvernement s'est engagé à débloquer des financements supplémentaires pour l'hospitalisation privée en 2024, et à respecter pour les années à venir "un principe d'équité de traitement entre les différents secteurs de l'hospitalisation".

Parmi les financements obtenus par les cliniques, figure notamment une enveloppe de 80 millions d'euros pour financer les revalorisations de garde de nuit et de week-end du personnel, à partir du 1er juillet.

Le Gouvernement va également supprimer à compter du 1er juillet un coefficient de minoration des tarifs de l'hôpital privé, destiné à neutraliser l'avantage fiscal dont les cliniques bénéficient avec le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE).

Les mesures promises par le Gouvernement ne permettront pas de compenser la totalité du manque à gagner calculé en 2024 par la FHP, mais "sur 2025 on sera à l'objectif d'équité de la campagne tarifaire", a indiqué Lamine Gharbi, le président de la FHP.

L'exécutif s'est aussi engagé à élaborer un protocole de financement pluri-annuel pour les hôpitaux, une mesure réclamée tant par les établissements privés que par les hôpitaux publics.

[Avec AFP]

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Claire FAUCHERY

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1 débatteur en ligne1 en ligne
Photo de profil de Dominique JAUBERT
229 points
Incontournable
Cancérologie
il y a 2 ans
Ne pourrait-on une bonne fois pour toutes supprimer ces termes désobligeants "d'établissements à but lucratif" ou de "cliniques commerciales". Ces termes relèvent d'une idéologie politique et polluent le débat alors que le but des établissements privés comme publics ou ESPIC est le même: soigner des patients au mieux. Le taux de satisfaction des patients soignés dans les établissements privés est d'ailleurs en général élevé.
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670 points
Débatteur Passionné
Gastro-entérologie et hépatologie
il y a 2 ans
C'est dommage, on aura pas eu la démission de Valletoux
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3 k points
Débatteur Passionné
Biologie médicale
il y a 2 ans
Ce qui coule du Robinet est imbuvable
 
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