Un dermatologue radié par l’Ordre après le décès d’un patient cancéreux

02/12/2020 Par L. C.
Faits divers / Justice
Un dermatologue installé à Saint-James, dans la Manche, a été radié par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins. Selon l’instance, la prise en charge par le praticien d’un patient cancéreux, décédé en 2015, était “en tout point contraire aux règles de l’art”.
 

Le dermatologue manchois, radié par la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins, devra cesser d’exercer au 1er janvier 2021. En cause : la prise en charge par le praticien d’un patient cancéreux de 74 ans était “en tout point contraire aux règles de l’art”, a reconnu l’instance, en rendant sa décision le 30 septembre dernier. Selon l’Ordre des médecins, “une prise en charge adaptée aurait réduit le risque de récidive locale d’avril 2009 et juin 2013, puis le développement, en 2013, de métastases viscérales” ayant causé la mort de son patient, atteint d’un cancer généralisé, au CHU de Caen le 16 juillet 2015. Le journal local Ouest-France rapporte que ce cancer généralisé faisait suite à un mélanome malin diagnostiqué six ans auparavant par le dermatologue, mais dont les proches du patient, ainsi que son médecin traitant, n’avaient pas été clairement informés “sur la nature et la gravité de la maladie, et sur la nécessité d’un suivi régulier”. Suite au décès du patient, sa famille avait porté plainte et obtenu en première instance la radiation du praticien. Celui-ci avait fait appel et obtenu, par la chambre disciplinaire, une interdiction d’exercice de 3 ans à la place de la radiation. Mais le Conseil d’Etat, saisi par les plaignants, avait renvoyé l’affaire devant la chambre lui demandant de rendre “une sanction en proportion avec les fautes commises”.

  “Mentions délibérément erronées” Dans sa décision rendu en septembre dernier, l’instance indique que le médecin a “gravement méconnu les obligations déontologiques résultant du Code de la santé publique” mais aussi “gravement manqué au devoir d’information [...] et à l’obligation d’assurer des soins consciencieux, dévoués et fondés sur les données acquises de la science”. Mais ce n’est pas tout. Pour sa défense, note Ouest-France, le dermatologue a également produit “des documents comportant des mentions délibérément erronées”. “Ce manquement à l’obligation de moralité fait suite à de précédents manquements de même nature pour lesquels [le praticien] avait été condamné par le juge disciplinaire.” Le médecin a deux mois pour se pourvoir en cassation devant le Conseil d’Etat.   [avec Ouest-France]

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