Un médecin en examen pour avoir injecté de l’acide hyaluronique dans l'estomac de patients obèses

27/01/2020 Par S. B.
Faits divers / Justice
Un gastro-entérologue nîmois a été mis en examen pour faux, escroquerie, blessures involontaires, tromperie entraînant un danger pour la santé. Il injectait de l'acide hyaluronique dans l’estomac de ses patients obèses et le déclarait comme de simples endoscopies.

  La Caisse primaire d’assurance maladie du Gard avait déposé plainte en octobre 2015 pour dénoncer au parquet de Nîmes qu’un gastro-entérologue "effectuerait dans le but de faire maigrir ses patients obèses des injections d’acide hyaluronique par endoscopie dans l’estomac sous anesthésie générale". La Caisse estimait avoir indûment remboursé des actes facturés sous couvert de véritables gastroscopies. Les actes contestés donnaient lieu à des hospitalisations dans une clinique nîmoise. "Il détourne ainsi des actes d’endoscopie afin de pouvoir appliquer son propre protocole qui n’est pas reconnu", avait estimé la Sécu, dont les services avaient établi que le médecin vendait lui-même les seringues d’acide hyaluronique à ses patients et facturait un dépassement d’honoraires.

"Cette substance est connue depuis 1950, elle est non toxique et non agressive. J’injecte l’acide hyaluronique sur les parois, à plusieurs endroits, et cela provoque un gonflement des tissus qui empêche le passage des aliments", expliquait le praticien incriminé en 2018. La méthode n'est pourtant pas reconnue en France. "Je pratique depuis 1994, j’ai vu près de 200.000 patients et je n’ai jamais eu de problème. En tant que médecin, il faut tout mettre en œuvre pour soigner, soulager. J’ai sauvé des vies, trouvé des cancers, diagnostiqué et soigné des maladies", se justifiait-il. Pourtant, en 2014, un patient avait été hospitalisé après une injection d’acide hyaluronique dans la muqueuse gastrique. Selon le parquet de Nîmes, le préjudice pour la sécurité sociale s'élèverait à plus de 400 000 euros. Un nouveau juge d’instruction a été chargé du dossier. La cour d’appel devrait se prononcer dans quelques semaines et dire si d’autres responsabilités doivent être recherchées. Interrogé sur le dossier, le parquet de Nîmes a confirmé ce vendredi que l’information judiciaire était toujours en cours.   [Avec midilibre.fr]

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