Un IMC entre 18.5 et 22.4 est associé à la mortalité la plus faible, dès lors que les habitudes de vie sont également analysées

05/12/2016 Par Pr Philippe Chanson

Le fait d’être mince est associé à une meilleure santé métabolique et à une réduction du risque de diabète de type 2, de maladie cardiovasculaire, de cancer et de mortalité globale. Cependant, des données provenant de certaines études épidémiologiques suggèrent que d’être en surpoids et même éventuellement modérément obèse pourrait être associé à une réduction du risque de mortalité. Cependant, le fait d’être mince peut aussi être lié à la coexistence de maladies. Donc, lorsqu’on évalue la relation entre l’IMC et la mortalité, il est important de considérer aussi les facteurs de style de vie comme le tabac, le régime, la consommation d’alcool, l’activité physique, etc. Afin de faire la part des choses entre ces différents éléments et le poids dans le cadre d’une large étude épidémiologique, des chercheurs d’Harvard ont analysé les données de l’étude Nurses’Health Study (1980-2012) et de l’étude Health Professionnals Follow-up Study (1986-2012), une étude longitudinale ayant un suivi de près de 32 ans. 74 582 femmes de la Nurses’Health Study et 39 284 hommes de la Health Professionnals Follow-up Study qui n’avaient pas de maladie cardiovasculaire ni de cancer au début de l’étude ont été suivis. Au cours des 32 ans de suivi, il y a eu 30 013 décès dont 18 808 décès par cancer et 7 189 par maladies cardiovasculaires. Dans chacune des 4 catégories d’IMC analysées (18.5 à 22.4, 22.5 à 24.9, 25 à 29.9 et >30 kg/m2), les sujets qui avaient au moins un facteur de style de vie « sain » (pas de tabagisme, une activité physique ≥ 30 minutes par jour, une consommation modérée d’alcool et un index d’alimentation sain) avaient un risque significativement inférieur de mortalité totale, de mortalité cardiovasculaire et de mortalité par cancer en comparaison de ceux qui n’avaient aucun des facteurs de style de vie à bas risque. La combinaison d’au moins 3 facteurs de risque de style de vie et d’un IMC entre 18.5 et 22.4 était associée au risque le plus bas de mortalité globale (hazard ratio = 0.39 ; IC 95 % = 0.35 à 0.43), de mortalité par cancer (0.40 ; 0.34-0.47) et de mortalité cardiovasculaire (0.37 ; 0.29-0.46) en comparaison de ceux qui avaient un IMC entre 22.5 et 24.9 et aucun des 4 facteurs de style de vie de bas risque. Même si les sujets qui ont un IMC supérieur peuvent avoir un risque inférieur de mortalité prématurée s’ils ont aussi au moins 1 facteur de bas risque de style de vie, le risque de mortalité prématurée le plus bas est celui des sujets dont l’IMC est entre 18.5 et 22.4 kg/m2 et qui ont un score élevé de régime alimentaire sain, un niveau élevé d’activité physique, une consommation modérée d’alcool et qui ne fument pas. Il est donc capital de considérer l’alimentation et les facteurs de style de vie dans l’évaluation de l’association entre l’IMC et la mortalité.

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