Congrès du sommeil : vers de nouvelles approches technologiques et numériques

12/12/2022 Par D.R.
Neurologie

[CONGRES DU SOMMEIL] Applications, objets connectées, etc… peuvent constituer un atout pour le repérage et la prise en charge de certaines pathologies liées au sommeil.   Organisé conjointement par la Société Française de Recherche et Médecine du Sommeil (SFRMS) et le groupe Sommeil de la Société Française de Pneumologie de Langue Française (SPLF), le Congrès du sommeil, qui vient de se dérouler à Lille du 23 au 25 novembre, est l’événement de référence de cette discipline transversale. L’augmentation importante des troubles du sommeil s’accompagne d’un nombre exponentiel d’outils technologiques dédiés, parmi lesquels il est important de bien distinguer entre les dispositifs médicaux validés (encore peu nombreux) et un nombre considérable d’objets connectés grand public. Les spécialistes du sommeil ont proposé de considérer quatre grands domaines en ce qui concerne l’emploi et l’intérêt potentiel de ces outils, à savoir l’évaluation des troubles du sommeil, l’amélioration de la qualité des soins, le développement de nouvelles thérapies et l’acquisition de connaissances (il est espéré que l’analyse des « big data » débouche bientôt, notamment, sur une amélioration de l’adhésion aux traitements). La notion d’ « engagement » du patient est important avec une solution numérique, représentant un paramètre important en termes d’efficacité. Une mise en garde vis-à-vis du risque d’orthosomnie a aussi été faite, l’excès de surveillance du sommeil pouvant entraîner des comportements anxieux, sources possibles d’effets délétères sur le sommeil lui-même. Au total, un mélange d’enthousiasme et de prudence semble donc de mise à l’égard des nouveaux outils technologiques.   Le cas du SAHOS De plus en plus de solutions connectées s’intéressent au syndrome d’apnées/hypopnées du sommeil, qui affecterait environ 10% de la population générale. Elles peuvent concerner tant son dépistage/diagnostic que sa prise en charge par pression positive continue (PPC). Ainsi, face à l’ampleur du besoin, il est proposé de nouveaux outils, en alternative à la polysomnographie, comme la détection des mouvements mandibulaires, actuellement évaluée dans plusieurs centres du sommeil français. L’analyse de ces mouvements permet, en effet, de surveiller la ventilation, les efforts respiratoires et les éveils, ainsi que d’obtenir une hypothèse sur les stades du sommeil. Une autre approche, facile à mettre en œuvre par le sujet lui-même, s’intéresse à l’analyse des sons trachéaux, qui ne nécessite qu’un seul capteur et un mode d’emploi détaillé sur une application téléphonique. Enfin, d’autres stratégies sophistiquées mobilisent des capteurs multiples mesurant en parallèle le signal artériel de l’onde de pouls, la fréquence cardiaque, l’oxymétrie, les mouvements et la position du corps. Côté prise en charge, outre l’optimisation et le suivi de la PPC (1,6 million de personnes appareillées actuellement) à distance par télésurveillance, de nouvelles voies prometteuses ont été présentées, parmi lesquelles l’électrostimulation du muscle génioglosse, le plus volumineux des quinze muscles de la langue, qui permet le maintien en position ouverte des voies aériennes supérieures pendant l’inspiration. Cette stimulation pouvant être assurée de manière transcutanée par l’application d’un patch sous le menton.   Du nouveau dans le syndrome des jambes sans repos Des progrès dans la connaissance de la physiopathologie de cette dernière sont à l’origine d’essais cliniques qui pourraient déboucher sur de nouvelles thérapeutiques, a souligné le Pr Marie-Françoise Veechierini (Centre du sommeil de l’Hôtel Dieu, Paris). En effet, à côté de la dysfonction du système dopaminergique connue depuis longtemps (intérêt des agonistes dopaminergiques), on a mis en évidence la possible implication d’autres voies de transmission, glutaminergiques et adénosinergiques. Des travaux sont en cours, notamment avec le pérampanel (un anti-épileptique antagoniste des récepteurs AMPA au glutamate) et avec le dipyridamole (un antiagrégant plaquettaire), qui pourrait agir sur la diminution de la concentration centrale en adénosine en inhibant sa recapture neuronale.   Bientôt un nouveau consensus sur l’insomnie chronique Enfin, un consensus français est en cours de rédaction sur la prise en charge de l’insomnie, qui touche tous les âges de la vie, sous l’égide de la SFRMS et qui est coordonné par la Dre Isabelle Poirot (CHRU de Lille, Institut national du sommeil et de la vigilance) pour la partie adultes, et par le Pr Carmen Schroder (Hôpitaux universitaires de Strasbourg) pour les enfants et adolescents. Sa publication est prévue début 2023.  

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