Depuis quelques années, les spécialistes du VIH ont mis en évidence l’importance des réservoirs cellulaires, dans lesquels se cachent des virus "dormants", dans la réactivation de la maladie à l’arrêt des traitements. Ils constituent l’un des obstacles majeurs à l’éradication du virus.
Aujourd’hui, une équipe de recherche de l’Institut Cochin (Inserm/CNRS/Université Paris Descartes) soutenue par l’ANRS et le Sidaction, montre que, chez ces patients, des macrophages résidant dans les tissus du pénis, constituent de tels réservoirs cellulaires. Ce qui pourrait représenter une nouvelle piste thérapeutique prometteuse. En effet, jusqu’à présent, on pensait que les réservoirs du VIH-1 se concentrait principalement dans les lymphocytes T. Or Certaines données récentes ont suggéré qu’il pourrait en exister d’autres parmi les différents types cellulaires que le VIH-1 infecte. Les auteurs de cette étude se sont donc intéressés aux réservoirs présents dans les tissus du pénis de patients infectés, sous thérapie et sans virus détectables dans le sang. Ils ont comparé la capacité des macrophages à produire des virus avec celle des lymphocytes T des mêmes tissus, une fois les traitements arrêtés. Ils ont alors pu montrer que contrairement au dogme actuel, qui ne voyait de réservoirs de VIH-1 que dans les lymphocytes T, les macrophages contenus dans les muqueuses urétrales constituent un réservoir principal du virus. "Comme les macrophages de l’urètre sont les premières cellules ciblées par le virus lors de relations sexuelles, ces réservoirs viraux dans les macrophages pourraient s’établir très tôt, dès le début de l’infection", estiment les chercheurs. Pour les auteurs, la découverte de ce nouveau type de réservoirs dans les macrophages tissulaires pourrait ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.
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