Le stress, quelle qu’en soit la nature, peut avoir des effets délétères sur la santé, effets susceptibles d’être suivis grâce à certains marqueurs biologiques comme le taux d’interleukine 6. Dans cette étude publiée dans l’American Journal of Geriatric Psychiatry, des auteurs américains (Université de Rochester) montrent qu’un bon sommeil permet de préserver l’organisme des effets du stress. Pour étudier les liens entre stress, inflammation et sommeil, les auteurs ont recruté 83 participants, 45 femmes et 38 hommes, âgés en moyenne de 61 ans, tous en apparente bonne santé même si 27% d’entre eux déclaraient un sommeil de qualité médiocre. Tous sont soumis à une batterie de tests sollicitant leurs connaissances et leur mémoire, précédés et suivis d’une prise de sang permettant de suivre les taux d’interleukine 6 (IL-6), une protéine dont on sait qu’elle est largement impliquée dans les processus inflammatoires. Les mauvais dormeurs, outre qu’ils rapportaient davantage de symptômes évocateurs de dépression et une plus grande sensibilité apparente au stress, avaient des taux initiaux d’IL-6 comparables à ceux des bons dormeurs. Et si une hausse du taux d’IL-6 était mesurable chez tous les participants après le test, cette hausse était significativement plus importante chez les mauvais dormeurs comparés aux bons dormeurs. En effet, cette hausse était 4 fois plus importante chez les mauvais dormeurs, atteignant des taux d’IL-6 considérés comme augmentant le risque de maladie ou de décès chez la personne de plus de 60ans. Dans leurs commentaires, les auteurs rappellent que lors du vieillissement, on assiste à une baisse des défenses immunitaires et, à l’inverse, à une augmentation des phénomènes inflammatoires, deux évolutions qui favorisent l’apparition de certaines maladies, notamment cardiovasculaires et métaboliques. Or leurs résultats montrent qu’en améliorant la qualité du sommeil des personnes âgées, on pourrait diminuer l’importance des phénomènes inflammatoires et avoir de ce fait un effet préventif face au risque de certaines maladies. Sachant que de nombreuses personnes âgées se plaignent de troubles du sommeil, on disposerait là d’un moyen préventif assez simple à mettre en œuvre, via les techniques de relaxation, les conseils hygiéno-diététiques, etc.
