Diabète : l'expérience qui plaide en faveur d'une délégation aux IPA et assistants médicaux

02/01/2019 Par Pr Philippe Chanson
Diabétologie
Les Américains ont depuis longtemps, compte tenu de la charge de travail des médecins, mis en place des assistants médicaux ou des infirmières de pratique avancée.

Ainsi, presque 1/3 des adultes qui voient régulièrement un professionnel de santé, voient un assistant médical ou une infirmière de pratique avancée au moins 1 fois par an et presque la moitié des Américains diabétiques voient une infirmière de pratique avancée ou un assistant médical pour l’une ou l’autre de leur prise en charge. Environ 1/3 des visites en soins primaires dans différents systèmes de santé le sont avec un assistant médical ou une infirmière de pratique avancée. La question, bien évidemment centrale, est de savoir si la prise en charge, en particulier dans le cadre de maladies chroniques, par ces professionnels paramédicaux est d’aussi bonne qualité que celle des médecins. C’est pourquoi une équipe américaine a utilisé les données obtenues à partir des dossiers électroniques du Département Américain des Anciens Combattants dans le cadre d’une étude de cohorte et cela auprès de 568 centres de soins primaires afin d’examiner les différences potentielles pour ce qui concerne des critères de contrôle du diabète ou des comorbidités en fonction du type de professionnel de santé : médecin, infirmière de pratique avancée ou assistant médical. 368 481 adultes diabétiques traités par un médicament ont constitué la base de cette étude. Les professionnels de santé étaient des médecins pour 74.9 % des patients, des infirmières de pratique avancée pour 18.2 % des patients et des assistants médicaux pour 6.9 % des patients. Les relations entre la profession du professionnel de santé vu le plus souvent au cours d’une année civile, en l’occurrence l’année 2012, et un certain nombre de paramètres de contrôle du diabète ont été examinées. La différence d’hémoglobine glyquée en comparaison de l’hémoglobine glyquée trouvée chez les patients suivis par des médecins était de – 0.05 % (IC 95 % = -0.07 % à – 0.02 %) pour les infirmières de pratique avancée et de 0.01 % (- 0.02 % à + 0.04 %) pour les assistants médicaux. Pour ce qui concernait la pression artérielle, les différences étaient de – 0.08 mmHg (- 0.34 à + 0.18) pour les infirmières de pratique avancée et de + 0.02 mmHg (- 0.42 à + 0.38) pour les assistants médicaux. Pour le LDL cholestérol, la différence était, toujours par rapport aux médecins, de 0.01 mmol/l (0.00 à + 0.03) pour les infirmières de pratique avancée et de 0.03 mmol/l (0.01 à 0.05) pour les assistants médicaux. Aucune de ces différences n’était cliniquement significative. En conclusion, comparés sur des critères comme l’hémoglobine glyquée, la pression artérielle ou le LDL cholestérol, il ne semble pas exister de différence significative clinique entre ces trois types de professionnels de santé, ce qui suggère que, pour des maladies chroniques comme le diabète, des résultats équivalents peuvent être obtenus par ces trois types de professionnels de santé.

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