Quelle relation entre psoriasis et cancer du sein ?
La réponse, on la trouve dans une revue anglo-saxonne, Breast Cancer Research and Treatment, dans laquelle une équipe suédoise publie les résultats de ses travaux portant sur la psoriasine, une protéine initialement découverte dans la peau des patients psoriasiques alors que dans la peau normale, elle n’est présente qu’à des taux infinitésimaux, et qui se trouve impliquée également dans certains cancers du sein, en particulier les cancers intracanalaires. Cette équipe avait déjà montré qu’en réduisant l’expression de la psoriasine, on obtenait un effet inhibiteur sur la croissance tumorale. Dans ce travail, son objectif a été de voir si la psoriasine avait un effet direct sur les cellules endothéliales, donc la prolifération vasculaire et par voie de conséquence la croissance tumorale, effet médié par le VEGF. Le résultat confirme cette hypothèse car en soumettant des cellules endothéliales à de la psoriasine recombinée, ces chercheurs observent une augmentation de la prolifération tumorale comparable à celle observée sous l’effet du VEGF recombiné. Si ces travaux ont un intérêt important en sénologie en permettant de définir de nouvelles pistes de recherche sur le traitement de certains cancers du sein, ils ouvrent aussi la perspective d’un traitement du psoriasis via l’inhibition de la psoriasine, sachant qu’il a été déjà observé que les médicaments à effet antiangiogénique diminuent non seulement la néovascularisation mais aussi la division cellulaire et l’inflammation, autant de composantes sur lesquelles il est logique de vouloir agir localement dans le psoriasis.
