VIH chez l’enfant : une nouvelle stratégie efficace pour réduire la transmission
C’est pourquoi des chercheurs du centre hospitalier universitaire de Lusaka (Zambie), du Centre Muraz (Burkina Faso), de l'Université de Bergen (Norvège), et de l'Inserm / Université de Montpellier - regroupés au sein du consortium Promise - ont voulu tester une nouvelle stratégie visant à améliorer la prévention de la transmission post-natale du VIH.
Actuellement, cette prévention de l’infection chez l’enfant repose sur le traitement de la mère par trithérapie antirétrovirale, ainsi qu’une prophylaxie infantile (par névirapine ou trithérapie selon le pays) pendant 6 à 12 semaines. Cependant, certaines femmes présentent une résistance ou une mauvaise observance au traitement. Par ailleurs, on ne sait pas actuellement s’il serait utile de prolonger cette prophylaxie jusqu’à 24 semaines, pour couvrir cette période d'exposition au VIH liée à l'allaitement. L’équipe a donc conçu un essai, combinant plusieurs mesures, les plus aptes à éviter la transmission du virus. En particulier, le statut VIH des mères était systématiquement évalué lors de la deuxième visite de vaccination et éventuellement répété 6 mois après, ainsi que le statut de l’enfant. Et si la charge virale des mères était trop élevée à l’un de ces examens, une prophylaxie par lamivudine en suspension orale était prescrite à leurs enfants non-infectés, et ce, jusqu'à la fin de l'allaitement.
Nommé Promise-EPI, cet essai a été mené au Burkina Faso et en Zambie entre décembre 2019 et septembre 2021.
Plus de 34 000 mères ont été dépistées et 1 526 vivant avec le VIH ont été incluses dans l’essai (âge médian 30,6 ans). 98,4% d'entre elles étaient sous traitement antirétroviral, et 11,5% avaient une charge virale ≥ 1000 copies/mL
Les résultats ont alors mis en évidence qu’au terme des 12 mois de l’étude, un seul nourrisson du groupe intervention était infecté par le VIH, contre six dans le groupe contrôle, soit un taux de transmission de 0,19% dans le groupe d'intervention et de 1,16% dans le groupe contrôle. Autre paramètre, la durée de risque élevé de transmission (charge virale maternelle élevée et absence de de prophylaxie infantile), était aussi 10 fois plus faible dans le groupe intervention que dans le groupe contrôle.
Les auteurs précisent cependant que la différence concernant l'incidence du VIH n’était pas significative sur le plan statistique, "en raison de la fermeture de certains sites d'étude pendant l'épidémie de Covid-19, qui n’a pas permis d’inclure autant de nourrissons qu'initialement prévu".
Les résultats suggèrent quand même "fortement que la transmission du VIH par l'allaitement peut être réduite quasiment à zéro par une stratégie combinant les outils existants, incluant le dépistage chez le nourrisson et le contrôle de la charge virale chez la mère par une technique rapide, ainsi qu'une prophylaxie infantile prolongée chez les mères avec un traitement antirétroviral non efficace", concluent les chercheurs. Ils considèrent que cette stratégie pourrait être généralisée à d’autres pays d’Afrique subsaharienne.
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