"Cette approche repose sur une technologie qui permet de réparer la valve aortique grâce à l’action précise et mécanique d’ultrasons focalisés de haute énergie délivrés par un dispositif appliqué sur le thorax du patient, dans le but d’assouplir la valve et d’améliorer ainsi son ouverture", précise l’Inserm. Elle a été mise au point par des chercheurs de l’Inserm et développée par la société Cardiawave, start-up spin off d’une collaboration entre l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) et des laboratoires communs à l’Inserm, à l’ESPCI et au CNRS (Institut physique pour la médecine Paris et Institut Langevin). Un essai clinique européen (France, Pays-bas et Serbie) a été réalisé sur 40 patients porteurs d’un rétrécissement aortique sévère. Les patients ont eu une seule séance de cette thérapie non invasive par ultrasons (NIUT), puis ont été surveillés régulièrement jusqu’à 24 mois. Les résultats, qui viennent d’être publiés dans The Lancet, montrent l’efficacité de la NIUT sur la fonction cardiaque sur le plan hémodynamique et clinique, avec une augmentation moyenne de 10% de la surface de la valve, ainsi que sa bonne tolérance (aucun décès ou événement grave lié à l’intervention). La technique s’est montrée efficace sur les symptômes d’insuffisance cardiaque, l’essoufflement à l’effort, et les capacités physiques (6-minute walking test). En outre, les patients ont rapporté une nette amélioration de leur qualité de vie. "Ces résultats prometteurs représentent un changement de paradigme pour le traitement du rétrécissement aortique calcifié", s’enthousiasme Emmanuel Messas, investigateur principal de l’étude clinique. "Si son efficacité est confirmée, cette technologie pourrait représenter un immense espoir pour des millions de patients souffrant de formes sévères de RAC et qui se trouvent actuellement dans une impasse thérapeutique", ajoute Mathieu Pernot, directeur de recherche Inserm au sein du laboratoire Physique pour la médecine. Le dispositif, appelé Valvosoft, est actuellement en cours d’évaluation. Il n’a pas encore reçu d’autorisation de mise sur le marché.
La sélection de la rédaction
Rémunération, attractivité, conditions d'exercice... la consultation à 30 euros va-t-elle changer la donne?