Tuberculose : vers un marqueur de contagiosité
La tuberculose est encore une maladie très grave à l’échelle mondiale, la deuxième en termes de mortalité après le Covid, ayant causé 1,3 million de décès en 2022. Mais elle se présente sous des formes cliniques très variées. Ainsi, on estime qu’une personne sur 3 serait porteuse d’une tuberculose latente.
Un des enjeux, pour limiter son impact, est donc de pouvoir identifier les formes contagieuses, de l’ensemble de ces formes latentes. Une équipe de scientifiques français (Inrae, Inserm), en collaboration avec des chercheurs du Brésil et de Belgique, s’est donc penchée sur cette thématique. Ils se sont intéressés particulièrement aux neutrophiles mis en jeu dans cette infection.
Ils ont alors mis en évidence deux sous-types de neutrophiles impliqués le processus inflammatoire : d’une part des neutrophiles "conventionnels", qui agissent comme un accélérateur de l’inflammation, en produisant la cytokine pro-inflammatoire nommée IL-1b ; et d’autre part, des neutrophiles "régulateurs" qui, à l’inverse, freinent la réponse inflammatoire via la protéine PD-L1. Les chercheurs ont confirmé que l’injection neutrophiles régulateurs chez des souris permettait d’atténuer leurs lésions pulmonaires liées à l’infection.
"Ces observations mettent ainsi en évidence les dangers associés à la prescription dans certaines thérapies anti-cancéreuses d’anti-PD-L1 pour les patients à tuberculose latente", souligne l’Inrae dans un communiqué. En outre, les souches bactériennes les plus virulentes augmentaient encore cette réponse inflammatoire.
En fonction de la concentration de ces deux types de neutrophiles (classiques et régulateurs), les auteurs de ces travaux pensent que l’on pourrait, à terme, préciser l’état clinique du patient, du passage de la forme latente asymptomatique à la forme active. Il serait ainsi possible de cibler la prescription d’antibiotiques pour les seuls individus qui risquent de développer une forme contagieuse. Les travaux se poursuivent en ce sens.
Références :
Communiqué de l’Inrae (21 mai). Et Doz-Deblauwe E., et al. (2024). Life Science Alliance, DOI : 10.26508/lsa.202402623
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