Maladie de Parkinson : des progrès importants dans la stimulation cérébrale profonde
"La France compterait actuellement environ 175 000 patients atteints d’une maladie de Parkinson, deuxième maladie neurologique neurodégénérative après la maladie d’Alzheimer et deuxième cause de handicap après les accidents vasculaires cérébraux", a rappelé la Dre Mélissa Tir (CHU d’Amiens) lors d'une conférence de presse. "Une pathologie en croissance rapide avec 2,5 fois plus de cas recensés ces 25 dernières années."
"L’apparition de complications motrices de type ON-OFF après 5 à 10 ans de traitement par la dopathérapie orale, signe le moment de passer à un traitement de seconde ligne représenté par une pompe externe à apomorphine, une pompe pour jéjunostomie ou la stimulation cérébrale profonde", a souligné le Pr Michel Lefranc (CHU d’Amiens).
Développée il y a une trentaine d’année par une équipe française de Grenoble, la stimulation cérébrale profonde (SCP) consiste à implanter des électrodes au sein de certaines structures profondes du cerveau dans le noyau sous-thalamique. Reliées à un boitier stimulateur situé sous la peau, ces électrodes envoient des impulsions capables de supprimer les fluctuations motrices, parmi lesquelles les tremblements, les raideurs et la lenteur invalidante. "Cette technique, qui a révolutionné la prise en charge de la maladie de Parkinson, trouve également à s’appliquer dans les dystonies et les tremblements essentiels", a rappelé le Pr Lefranc. Pour autant, la SCP ne peut concerner que certains patients, choisis après un bilan d’éligibilité précis. Environ 400 patients en bénéficient chaque année dans notre pays.
Pendant longtemps, la SCP a constitué une intervention chirurgicale très lourde et notamment très prolongée, impliquant plusieurs hospitalisations, une implantation sur patient non endormi, l’arrêt transitoire des médicaments (donc un patient "bloqué") et une longue et délicate phase de réglages post-opératoires. "Mais, ces dernières années, de remarquables progrès ont considérablement amélioré la méthodologie", a poursuivi le Pr Michel Lefranc.
"En amont de l’intervention, un jumeau numérique du cerveau du patient permet de tester des stimulations 3D, épargnant au patient de longs tests moteurs éprouvant. Grâce à la robotique et au scanner peropératoire, il n’est plus nécessaire de maintenir le patient éveillé. De plus, les progrès de l’imagerie permettent de visualiser les structures du cerveau et les connexions entre elles ce qui autorise une visée immédiate plus optimale des structures cibles en évitant les zones susceptibles de générer des effets indésirables. Cette nouvelle approche évite l’arrêt des médicaments et autorise une programmation de la stimulation au bloc opératoire pendant le sommeil du patient."
C’est ainsi qu’au CHU d’Amiens, l’intervention dure moins de 4 heures et est suivie d’une hospitalisation de seulement 5 jours en moyenne, contre une chirurgie de 10 heures et une hospitalisation de 15 à 21 jours. "La simplification de l’acte opératoire s’accompagne d’une simplification du suivi. En effet, après l’intervention, le double numérique sera réutilisé pour adapter les réglages, évitant ainsi au patient de nouvelles hospitalisations", a conclu le Pr Lefranc.
Références :
D’après une conférence de presse de Boston Scientific (21 mars)
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