FMC : 10 points clésZona

Les possibles complications, et particulièrement les douleurs post-zostériennes, justifient la prévention vaccinale de cette maladie.

Dre Ludivine Gressier
  1. 01
    Point formation n°1

    Le zona, maladie virale due à la réactivation du virus varicelle-zona (VZV) dont l’acquisition se fait le plus souvent dans l’enfance, peut survenir à tout âge, avec une prédilection chez les personnes de plus de 50 ans.

  2. 02

    Le virus, acquis lors de la varicelle ou plus rarement de façon asymptomatique à la suite d’un simple contage avec le VZV, reste en dormance dans des ganglions sensitifs pendant une période plus ou moins longue, sous contrôle immunitaire d’une réponse proliférative T. Toute baisse de cette immunité entraîne un risque de développer un zona.

  3. 03

    Les facteurs de risque de zona sont bien connus : immunodépression acquise (traitement immunosuppresseur, cancer, séropositivité pour le virus de l’immunodéficience humaine [VIH]) et immunosénescence. Il convient donc de proposer une sérologie VIH chez tout adulte de moins de 50 ans, sans immunodépression connue, présentant un zona.

  4. 04

    Cliniquement, le zona est de diagnostic facile à la phase d’état : éruption vésiculo-bulleuse d’évolution croûteuse unilatérale dans un dermatome donné. Au stade prodromal, seuls des douleurs, un érythème ou une hyperesthésie métamérique peuvent être présents. La douleur est constante, plus ou moins intense, et s’accompagne d’une asthénie, voire d’un syndrome fébrile.

  5. 05

    Un écouvillonnage d’une lésion vésiculeuse pour PCR VZV peut être utile en cas de doute diagnostique dans les formes atypiques mais est réservé à l’usage hospitalier car non pris en charge en ville (seule la culture est prise en charge en ville).

  6. 06

    Les formes atypiques sont exceptionnelles et se voient en cas d’immunodépression sévère : disséminées, nécrotiques, hémorragiques, avec atteintes systémiques (encéphalique, pulmonaire ou hépatique).

  7. 07

    Il existe différentes formes topographiques de zona : - les plus classiques touchent le tronc ou les membres ; - la forme ophtalmique peut être particulièrement sévère, avec un risque fonctionnel sur l’acuité visuelle, surtout lors d’atteinte de l’aile du nez, d’oedème palpébral, d’hyperhémie conjonctivale ; - la forme auriculaire avec risque de paralysie faciale ; - la forme buccopharyngée avec risque de troubles de déglutition ; - la forme sacrée avec risque de rétention aiguë d’urines.

  8. 08
    Point formation n°8

    Les complications ne sont pas rares : l’impétiginisation est relativement fréquente, mais la complication principale du zona, qui reste le problème majeur actuel de sa prise en charge, est l’algie post-zostérienne (APZ), plus fréquente chez les patients de plus de 50 ans. Il s’agit de douleurs neuropathiques survenant dans le territoire du dermatome initialement impliqué dans les lésions cutanées. L’incidence des APZ augmente avec l’âge, 30 % à un mois chez les plus de 70 ans et 15 % à un an chez les plus de 80 ans. Elles peuvent se compliquer de perte d’autonomie et d’effets secondaires liés aux traitements antalgiques. Enfin, de façon plus récente, il a été montré que le zona constituait un facteur de risque d’accident vasculaire cérébral, par atteinte inflammatoire aiguë et/ou par action directe du VZV sur l’endothélium vasculaire.

  9. 09

    Le zona nécessite un traitement systémique chez les patients immunodéprimés, chez les plus de 50 ans vus dans les quarante-huit à soixante-douze premières heures d’évolution et en cas de zona ophtalmique. Selon la sévérité, le traitement consiste soit en une prise orale de valaciclovir 3 g/j pendant sept jours, soit en une prise en charge parentérale par aciclovir 10 mg/kg/8 heures pendant sept à dix jours. Le traitement local comprend : douche à l’eau savonneuse et antiseptique puis application de crème cuivre-zinc pour permettre l’élimination des croûtes en douceur tout en minimisant le risque de surinfection. Une crème antibiotique peut se discuter en cas d’impétiginisation, en alternative à un traitement antibiotique oral. Enfin, le traitement antalgique nécessite des paliers 1 à 2 en phase aiguë (paracétamol, codéinés) et repose sur des antalgiques ciblant les douleurs neuropathiques dans les douleurs chroniques (antidépresseurs tricycliques, gabapentine, prégabaline, emplâtres de lidocaïne).

  10. 10

    Il existe depuis plusieurs années un vaccin contre le VZV, indiqué en France pour les 65-74 ans, en dehors de toute immunodépression, car c’est un vaccin vivant atténué (Zostavax, MSD). En outre, un deuxième vaccin (Shingrix, GSK) a récemment été autorisé dans la prévention du zona et des névralgies post-zostériennes chez les adultes de 50 ans et plus, mais aussi chez les 18 ans et plus présentant un risque accru de zona. Étant formulé à partir de l’antigène glycoprotéine E du VZV, il peut être utilisé chez le sujet immunodéprimé.

Références :

- Gershon AA, et al. Advances in the understanding of the pathogenesis and epidemiology of herpes zoster. J Clin Virol 2010;48 Suppl 1:S2-7.

La Dre Ludivine Gressier déclare n’avoir aucun lien d’intérêts concernant les données présentées dans cet article.